La société d'indifférence
Fiche technique
Auteur :
Alain-Gérard SlamaGenre : EssaiDate de publication (pays d'origine) : Parution France : mars 2009Éditeur :
PlonISBN : 9782259207850, 9782262033682, 9782259207850Résumé : Il se pourrait que l'élection présidentielle de Nicolas Sarkozy, gagnée sur le thème du changement, sonne en réalité le glas d'une droite réactionnaire, portée au pouvoir par la bourgeoisie française à la suite d'un grand malentendu : le détournement d'exigences objectives de la modernité, familières à la droite conservatrice, au profit d'une concentration sans précédent des pouvoirs et d'une contestation idéologique radicale des fondements culturels du modèle républicain. Cette droite vise en effet à prendre une revanche impitoyable sur les Républicains conservateurs incarnés par le chiraquisme et ses alliés naturels issus de la gauche modérée. Son comportement est à proprement parler « réactionnaire » alors que la droite française est par définition conservatrice. Moderniste dans le discours, cette doctrine est, dans les faits, nostalgique du modèle archaïque des sociétés organiques. Elle s'appuie sur les peurs millénaristes de ce début de siècle pour prendre, point par point, le contre-pied des Lumières. Comme la pensée contre-révolutionnaire qui a suivi 1789, elle procède à une série de remises en causes : de la raison (au bénéfice du sentiment et de la foi), de l'individualisme (au bénéfice des communautés), de la loi (au bénéfice des « droits à »), de l'unité de la République (au bénéfice de la « diversité » ethnique, religieuse ou identitaire), de la laïcité (au bénéfice d'une morale d'Etat) et de l'ensemble des principes de séparation (de Dieu et de César, des pouvoirs, de la culture et de la nature, du public et du privé, de la sanction et de la prévention, de l'histoire et de la mémoire, etc.) qui ont fixé, depuis deux siècles, les limites du pouvoir politique. Cette nouvelle « révolution conservatrice », à l'exemple de tous les mouvements historiques qui se sont réclamés de ce nom, se veut une réponse « totale » à une crise globale « de civilisation ». Son échec de plus en plus patent signera la fin d'une tentation passagère et le retour de la droite à sa