La sonde et la taille
Un superbe hommage à Conan et à Howard.
Il m’a fallu 2 semaines pour venir à bout de ce pavé de 600 pages, mais je ne suis pas du tout déçu et en tant que Fan absolu de Conan, je valide cet épisode.
Avant de commencer le livre, lorsque je l’ai découvert en rayon’ par hasard, j’ai fait des recherches sur l’auteur, ce qu’il avait fait… essayant de comprendre pourquoi il se permettait d’écrire un livre sur Conan… chercher des traces d’un quelconque accord… et enfin la lecture de critiques (il y avait de tout) comme si je cherchais à me rassurer ou à me préparer à une éventuelle catastrophe.
Puis, fort de tout ça, je me suis lancé dans la lecture.
Je commencerai juste par une petite critique que j’ai relevé pour ma part, comme ça j’évacue ce point et je continuerai sur du positif. J’ai trouvé que, pour des néophytes, on pourrait croire, par le vocabulaire, le style, certaines descriptions, que l’histoire se déroule au Moyen-Àge. Y compris dans la description des mécanismes de développement des religions qui ressemble un peu trop à des mécanismes connus. Mais après tout peut-être est-ce toujours les mêmes mécanismes…
Oui, comme le disent certaines critiques, au début, et à certains moments, les phrases d’une demi-page peuvent dérouter. Mais bien loin d’être un effet de manche, c’est pour moi plutôt et style qui permet de rentrer dans la psychologie de tous les personnages. On sait exactement ce que chacun pense et les mécanismes de sa réflexion. Pour les scènes ou les objets, cela les rend plus palpables, plus concrets, plus vrais. Et puis, il ne faut pas oublier que Howard a écrit les nouvelles de Conan en 1930 ! Le style n’était pas celui d’aujourd’hui et c’est là que j’y vois un première hommage à Howard.
Certaines scènes sont crues effectivement, mais personnellement je n’en ai pas été gêné. Cela va tout à fait avec la brutalité de l’époque décrite et je n’y vois rien de gratuit ni de trop long. À lire les critiques, je m’attendais à parcourir des scènes de viols immondes et interminables ou de défécation. Il n’en ai rien. La juste mesure utile est employée ici. Et heureusement.
Laurent Mantese respecte l’œuvre de Howard. On retrouve dans ce livre, l’évocation de grands épisodes de la vie de notre Barbare préféré, mais il n’entre pas trop dans les détails, non par méconnaissance, car on sent bien que le Monsieur maitrise la chronologie de vie du Barbare, mais il n’en modifie rien par les événements de cette histoire. Il s’inspire de la chronologie générale, mais n’entrent pas dans les détails qui ont pu être créés par d’autres auteurs et qu’on retrouve pourtant dans les BD (Conn,le fils de Conan - quelle a pu être la vie de Zénobie ce qu’elle a pu devenir… de tout ça pas un mot).
Et notre Barbare alors ? Lui qu’on découvre vieux, malade, sur la quatrième de couverture. Sans rien dévoiler, je peux simplement dire que malgré ses 80 ans et tout en tenant compte du poids des ans malgré tout, son intégrité morale et physique sont respectés et qu’il n’est aucunement rabaissé ou parodié.
Pour conclure et parodier le style de Mantesse, je dirai que j’ai adoré ce roman, que je l’ai refermé, comme il en va pour tout grand roman et en particulier quand il s’agit de ce grand Monsieur dans tous les sens du terme, qui m’accompagne depuis 46 ans maintenant, avec un mélange de regrets et de tristesse de le quitter déjà après seulement 600 pages, et le sentiment que je ne verrai pas de suite, ou que je ne le reverrai plus, mais à plus de 80 ans, est-il souhaitable de le revoir plus loin, et pour quelle fin ?
Celle-ci est parfaite, alors laissons-le désormais, suivre son chemin tranquillement…
À Dieu, mon ami d’une vie. Adieu Conan.