Fiche technique

Auteur :

Mark Hunyadi
Genres : Culture & société, EssaiDate de publication (pays d'origine) : Langue d'origine : FrançaisParution France : 4 février 2015

Éditeur :

Éditions Le Bord de l'eau

Résumé : Sommes-nous libres de choisir notre mode de vie ? Sommes-nous à l’abri du pouvoir des technosciences ? Nos institutions nous le garantissent. Rien ne serait pourtant moins sûr, d’après Mark Hunyadi, professeur de philosophie morale, sociale et politique à l’université de Louvain (Belgique) qui souligne un paradoxe : alors que les comités d’éthique, les chartes et les labels de qualité se multiplient pour garantir nos libertés individuelles ou simplement notre sécurité, nous n’avons, selon lui, jamais été plus contraints par les modes de vie qui s’imposent à nous. Avons-nous en effet le choix de nos conditions de travail, d’avoir un compte en banque, un téléphone portable, une adresse mail ? Pas vraiment, pour peu que nous espérions un minimum de socialisation. Nous adhérons à un système dont la dynamique est émergente, fortuite, impalpable et hors de portée de toute critique. L’auteur dénonce le piège de l’éthique moderne. Trop d’éthiques éclatées entre le médical, la finance, le management, tuent l’Éthique avec un grand É et nous empêchent de mettre le monde et nos vies en conformité avec nos souhaits profonds. Trop de petites libertés individuelles tueraient ainsi notre liberté tout court. Mais quelle grande éthique serait possible ? M. Hunyadi nous invite au questionnement politique du monde et de son sens plutôt qu’à la recherche d’un superprincipe moral déconnecté de toute application quotidienne. Il imagine la création d’un « parlement des modes de vie » à l’échelle européenne et vraisemblablement virtuel, sur Internet, pour être transnational et indépendant. Une institution où il serait possible de penser globalement et d’agir collectivement, comme remède à la dispersion individuelle. Mais qui mobilisera les foules endormies dans le confort des modes de vie consentis ? Quelles seront les valeurs appelées par M. Hunyadi, et dont les citoyens réinvestis de leur pouvoir social et politique doivent se réclamer, si elles sont déconnectées des principes philosophiques ou religieux ? Et quelle force concrète opposer aux institutions existantes et à un système qui n’a pas de visage ? Toutes ces questions restent ouvertes.(in revues Sciences Humaines, Sophie Viguier -Vinson