Structure déconcertante pour style inchangé.

La vie en mieux est un roman divisé en deux parties bien distinctes: Mathilde et Yann. Chaque personnage,volontairement de sexe féminin puis masculin, racontant une tranche de vie de leur point de vue.Pour Mathilde,ce sera la perte d'un magot dans un sac qu'un inconnu lui rapporte intact. Pour Yann,ce sera la rencontre avec un voisin de palier "bigger than life", qui lui fera remettre sa vie en perspective. A leur manière,ils représenteraient une rupture avec une vie toute tracée qu'ils exècrent. Or,quel est le but de cette entreprise plutôt approximative,arbitraire? Est ce un exercice de style que l'écrivain se serait lancée à elle-même?
Par contre, ce qui fait à nouveau la beauté des deux personnages d'Anna Gavalda, c'est leur façon de considérer que le chaos est un passage obligé de leur existence.Chacun d'entre eux veut le comprendre pour avancer et repartir sur de nouvelles bases. En doutant, se morphondant, se secouant les puces, Mathilde et Yann questionnent leur parcours de vie avec des forceps mais se mettent en quête de lumière. Leur détermination fait du bien dans un monde où l'inertie prévaut. Alors, Anna Gavalda parvient encore à nous toucher grâce à l'imperfection salutaire de ses personnages fragiles mais debouts. En cela , elle utilise des formules choc, des tournures percutantes. Lecteurs affamés, nous voulons donc connaître le fin mot de chaque histoire. Entre une désinvolture et un sens du métier d'écrivain habile, Anna Gavalda occupe donc bel et bien une place particulière dans le paysage littéraire français contemporain.