On peut prendre ce livre tel qu'il est, comme un puzzle constitué d'une myriades de petites histoires, de personnages, d'anecdotes et accepter de se perdre dans les méandres de cet immeuble du 11 rue Simon-Crubelier à Paris décomposé en une centaine de chapitres.
Et puis, si vous êtes joueur, vous pouvez aussi le prendre comme un coffre à trésor et vous amusez à y retrouver toutes les pépites que ce malin de Perec y a déposées.
Pour cela il vous faudra une clef magique, celle-là même que l'auteur a utilisée : son Cahier des charges.


Vous découvrirez alors toutes les contraintes que cet Oulipien de la première heure s'est imposées : un ensemble de mots, de couleurs, de pays, d'animaux, de citations... pour chaque chapitre (42 contraintes différentes pour chacun des 100 chapitres !) ainsi qu'une circulation dans le roman calquée sur les mouvements algorithmiques d'un cavalier sur un damier de 10 cases par 10 cases. La lecture devient alors différente et s'apparente davantage à celle d'une cueillette miraculeuse qui vous réservera des surprises : par exemple, mais comment va-il placer ces 42 contraintes dans un chapitre d'une page ? C'est le génie de Perec. Mais à la différence de la Disparition, son autre chef d’œuvre, la Vie Mode d'Emploi est un roman qu'on peut vraiment lire. Ne vous en privez pas !


10/10



  • Concernant le titre de mon papier :
    MLDVPDLM AEEEIIOO
    C'est au cours de mes lectures sur le travail de Perec que j'étais tombé la-dessus :
    Déjà on remarque que le titre du livre La Vie Mode d'Emploi est assez curieux car il n'illustre pas vraiment le principe ni l'histoire du livre qui pourrait par exemple s'intituler, le Kaleidoscope, l'Echiquier de la vie ou encore Une vie de puzzle... La vie mode d'emploi ça sonne bizarre qu'on ait lu ou pas le roman.
    Deuxième remarque, LA VIE MODE D'EMPLOI comporte exactement 16 lettres. Ce qui pour un joueur d'échecs est déjà un indice. Chaque camp dans ce jeu dispose en effet de 16 pièces : deux tours, deux cavaliers, deux fous, le rois et la Reine + 8 pions.
    Or si on décompose les 16 lettres du titres on a :
    8 voyelles : AIEOEOI
    8 consonnes : LVMDDMPL


Les voyelles seraient ainsi les 8 pions : AIEOEOI
Et les consonnes LVMDDMPL les 8 autres figures du jeu.
On remarque d'ailleurs, qu'il y a trois paires de consonnes : MM (lettres à créneau pouvant représenter les Tours), LL (mouvement du cavalier), DD (Diagonales des deux fous).


Reste le V et le P : la Vierge (Reine) et le Prince (Roi)


Connaissant la passion de Perec pour tous les jeux de contraintes et les mystères, je ne suis pas étonné qu'il ait voulu donner un titre énigmatique à son roman.


Merci à Ratdebibli de m'avoir motivé pour expliciter ceci

Theloma
10
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le 27 juin 2016

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Theloma

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