La Voie des ombres par Obole
Hum, La voie des ombres... Délicieux roman que voilà, mais ça va être dur de parler uniquement du premier sans faire allusion aux deux autres tomes, tellement l'histoire est prenante et les livres liés. Mais soit, essayons.
Une véritable dégustation littéraire, ce bouquin, un vrai coup de cœur, je dois dire. On est loin des clichés du chevalier athlétique au brushing parfait dont le sort du monde dépend de ses mains manucurées. Non, ici, il s'agit d'une confrontation crue avec la mort, le désespoir et l'inhumanité. Il n'y a aucune pudeur dans cette histoire, à l'image de la vie du héros. Aucune pitié, aucune envolée lyrique de sentimentalisme éperdue pour épouser une damoiselle éplorée. Il n'y a que des actes abattus de sang froid, une lutte de tout instant pour survivre, et les remords qui hante un futur déjà noir du sang de ses victimes.
Et malgré ce destin "commun", si l'on peut dire, Azoth, puisque c'est son nom, va progressivement sombrer dans des problèmes politiques, qui vont l'enliser à un point qu'il ne peut concevoir, en plus de devoir faire face à un futur qu'il n'avait jamais imaginé, et en subir les conséquences. Pour cela, il est seul, et l'enseignement de son maître, le meilleur pisse-culotte existant (le terme "assassin" étant trop vulgaire) ne saura le préparer à des évènements qui dépassent l'entendement mortel.
Bref, un délice, et je dois dire qu'ayant eu du mal à trouver un roman adulte, qui sortait de l'ordinaire, je ne suis pas déçu par Brent Weeks.