Cela faisait un moment que je ne m’étais pas attarder sur un recueil d’Asimov, et ce fut toujours avec un grand plaisir que je me suis replongé dans son univers si fluide et passionnant. Le thème principal ici pourrait être résumé à la conquête spatiale, mais avec différente approches. La voie martienne ira donc également du côté de la géopolitique en soulevant des questions intéressantes sur les relations entre la Terre et ses « colonies », où on pourrait presque y voir une parodie du maccarthisme, et qui, aussi glaçant que ça puisse paraître, est toujours autant d’actualité. C’est brillant, et la conclusion sera tout simplement magnifique. Ah ! Jeunesse aura un ton plus doux, plus léger mais sera tout aussi passionnant à suivre à travers ses différents points de vue qui donneront à réfléchir sur la perception qu’on a de l’autre. Et puis sa conclusion sera tout simplement « mind blowing ».
Les profondeurs apportera une approche un peu plus cynique de notre société. Mais au-delà de ça, c’est surtout un message contre l’isolationnisme, cette tendance à vouloir se refermer sur soi-même devant l’inconnu et l’étranger car on ne comprend pas la culture, et par voie de conséquence on en vient à ne pas l’aimer et à la rejeter en bloc. Encore un très beau message à plusieurs grilles de lecture donc. Et puis il y aura L’attrape-nigaud qui reviendra plus à des bases d’exploration/aventure, limite soap opera, avec ces descriptions si propres et réaliste d’Asimov sur notre univers. Mais au-delà de ça, il porte également un regard très juste sur le système académique et la science en générale, qui a encore tendance à se cloisonner en spécialités. Comme toujours, Asimov sait pointer les défauts de notre société qui sont toujours d’actualité plus de cinquante ans après.
Bref, ce recueil est une petite merveille. Pas forcément la meilleure œuvre d’Asimov, il y a peut-être une sorte de nonchalance dans les intrigues, et certains aspects pourront être frustrants. Mais encore une fois, le véritable message n’est pas dans l’intrigue mais dans ce qui est caché, et c’est un régal comme toujours !