On lira avec bien plus de profit Communion que cette Volonté de changer un peu datée - enfin c'est ainsi que j'explique ma gêne face aux injonctions à sauver l'âme de l'homme en adorant sa divinité saine (donc pas sa virilité patriarcale hein, quand même) après avoir pris conscience qu'il est aussi victime du patriarcat, et en partie à cause des femmes patriarcales... Bell Hooks développe bien des idées fines et émet des intuitions parfois très intéressantes, de même que cette idée de remettre le mâle au centre du dispositif féministe dans une démarche très empathique et aimante a de quoi faire réfléchir, qu'on la rejette ensuite ou pas. Néanmoins, à force de chercher des excuses au mâle et à appeler les féministes à l'aimer, on se dit que quand même, un peu de misandrie ne ferait pas de mal, et même si j'admire que Hooks ait déployé autant d'énergie à écrire un livre aussi positif précisément pour changer d'un féminisme plus misandre, et malgré la pensée plus nuancée qui est habituellement la sienne et qui me convainc qu'ici elle cherche sciemment une approche différente, j'aurais bel et bien préféré un peu plus de misandrie, un peu plus de négativité, pour mieux faire accepter les autres idées plutôt que de donner envie de tout rejeter en bloc quand on arrive à court d'excuses devant tant de propos pro-mâles...