Un manoir, une rue, une lettre, K, un rêve, un inconnu.
C’est ce que voit toutes les nuits Laura. Et ce rêve devient de plus en plus gênant et prenant. Elle craint pour sa vie.
Laura travaille dans une agence immobilière haut de gamme à Paris. Lors d’une visite d’un appartement, un enfant disparait pendant des heures. Il semble avoir été happé par l’appartement.
Laura se pose beaucoup de questions sur ce don, sur la maladie héréditaire de son père. Elle veut protéger également sa soeur qui attend un bébé.
Ces rêves sont apparus dès son entrée dans l’agence.
Pour réellement apprécier ce roman, il faut tout de même être sensible à tout ce surnaturel. Ce qui est mon cas. Je suis, pas à pas, la quête de Laura, par rapport à ces maisons qui ont une âme, un secret par rapport à sa volonté de leur rendre leur fonction, à savoir accueillir une famille, une personne, malgré le passé de la maison, les gens qui y ont vécu. Avec cette maison dans son rêve, la notion de danger est toujours présente. Laura ne connait pas cette maison, elle la visitera et beaucoup plus tard sa mère lui en dira plus, jusqu’au dénouement final où cette maison ne pourra plus faire de mal.
Pour tout ça, l’auteur joue parfaitement avec les mots. Elle oscille entre le passé de Laura, son enfance avec son père adoré, la maladie de celui-ci, son départ et son suicide. Et toujours les questionnements de Laura quant à cette maladie héréditaire, dont elle semble être passée au travers, mais qui affecte sa soeur, et éventuellement l’enfant que celle-ci attend. Une soeur dont elle est très proche, qui a toujours été plus ou moins malade et qu’elle a toujours tenté de protéger.
Entre le surnaturel des maisons visitées, des personnes sensibles à ces atmosphères et la maladie du père (Huntington, d’où le titre du roman), Lady Hunt ne nous permet pas de nous ennuyer une seconde. La maladie est décrite au fil des pages par le commencement, les tremblements qui font paraître la personne ivre. En vivant dans un petit village, la réputation est vite faite. Rien ne permet de soigner cette maladie qui est une véritable déchéance pour celui qui la vit et surtout pour ceux qui restent, car ils peuvent être porteurs du gêne. La seule chose est de vouloir savoir si on veut vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête, à savoir mourir. Il est normal, comme Laura, de tergiverser car l’avenir est en jeu. Mais vaut-il mieux s’inquiéter tout le long et guetter les signes avant-coureur ?
La question des miroirs est sans cesse présente. Ils nous accompagnent pendant tout le roman au travers de vers de The Lady of Shalott, qui sont traduits à la fin du roman. Cela rappelle au lecteur la Légende du Roi Arthur, avec cette lady enfermée dans un sortilège, amoureuse de Lancelot.
En faisant la paix avec son père qu’elle a abandonné, en étant plus forte que cette maison, Laura pourra vivre sa vie et s’occuper de sa soeur et son neveu, et éventuellement trouver l’amour.
Ce roman a été dans le cadre du Prix Littéraire Price Minister que je remercie ainsi que l’éditeur #MRL2013 car personnellement, je ne regrette pas d’avoir choisi ce roman en voyant le titre. Je suis conquise par l’auteur, par son écriture. Rien n’est laissé au hasard et s’il semble qu’il y ait des répétitions, ce n’est pas le cas, car tout suit son cours. Ma note 17/20 !