Cette semaine, j'ai décidé de me replonger dans mes années lycée avec Lancelot et le chevalier de la charrette qui est l'une des cinq œuvres du cycle arthurien de Chrétien de Troyes.
Ce roman en vers raconte les aventures de Lancelot, chargé de libérer Guenièvre des griffes du redoutable Méléagant. On suit donc le parcours du chevalier jusqu'au royaume du roi Baudemagus, le père de Méléagant puis ses combats successifs face à ce dernier.
Si le style est assez daté (presque 900 ans) avec ses usages intempestifs de superlatifs notamment et ses personnages clichés (le nain est toujours fourbe par exemple), ce roman se lit avec plaisir. Les aventures se succèdent plaisamment et le tout est assez bien mené même si la fin est trop vite expédiée à mon goût si l'on compare avec le développement des trois-quarts du livre. Cela s'explique sans doute par le fait que ce n'est pas Chrétien de Troyes qui ait fini son œuvre mais un clerc, Godefroi de Leigni, qui n'avait visiblement pas le talent de son prédécesseur.
Lancelot ou le chevalier de la charrette ne se limite pas à un simple roman d'aventures et pose les jalons du roman de "fin'amor" et ou "amour courtois" avec la relation entre Lancelot et Guenièvre. Le chevalier doit accomplir moult exploits périlleux pour le plaisir de sa dame, lui obéir sans faillir et lui rester fidèle pour mériter son amour. C'est seulement à ses conditions qu'il aura le droit à un regard de la dame ou une nuit d'amour. La notion de fidélité reste toutefois assez étrange dans ce roman, puisque Guenièvre trompe Arthur et cela reste sans conséquence dans ce roman (ce qui n'est pas le cas dans la légende arthurienne).
Lancelot est aussi le symbole du chevalier modèle : courageux, respectueux, pieux ,courtois avec les dames et fidèle en amour, il s'oppose au mauvais chevalier Méléagant qui est fourbe, impétueux, irrespectueux envers son père et rustre avec les femmes. Une fois de plus, ce modèle est discutable puisque Lancelot trompe son roi en étant l'amant de Guenièvre, ce qui me fait dire que c'est Gauvain le véritable modèle du chevalier. La « morale » sera respectée puisque le mauvais chevalier sera puni de ses fautes.
C'est donc avec plaisir que j'ai relu ce roman et il m'a donné envie de poursuivre le cycle arthurien.