En 1999, Michel Houellebecq part à Lanzarote, une île de l'archipel des Canaries. Il a le projet d'écrire et de filmer « l'humanité moyenne » à dos de chameau, sur les bords de la piscine, devant le buffet de desserts. Le film, je ne l'ai pas vu. En revanche, le livre, c'est du Houellebecq pur jus. Il est à 3 euros, en Librio, je vous le conseille.
Imaginant à l 'avance un réveillon raté, le narrateur se rend dans une agence de voyages. Le Sud marocain, lui propose-t-on. Un pays arabe… Pas très emballant... Il finit par opter pour Lanzarote, une île des Canaries où il n'y a rien à visiter.
Mais c'est pas cher, alors il y va. On y trouve quelques retraités anglo-saxons et « quelques fantomatiques touristes norvégiens » qui vont à Lanzarote « parce qu'ils sont déjà venus l'an dernier ». Les Anglais, c'est autre chose : ils ne sont pas « animés d'un vif appétit de découverte… Ils ne s'intéressent ni à l'architecture, ni aux paysages ni à quoi que ce soit. » Pour eux, Lanzarote, c'est le top du top. « L'Anglais se rend dans un lieu de vacances uniquement parce qu'il est certain d'y rencontrer d'autres Anglais. »
Là-bas, on peut photographier des cactus, certains ont la forme de couilles. C'est rigolo.
À Lanzarote, la roche volcanique produit d'impressionnantes fissures dans la terre. Ça aussi, les touristes aiment. Et puis, il y a les balades à dos de chameau.
Le contenu du minibar permet de passer une douce soirée. Deux Allemandes ouvertes à tout et un ex-flic belge tiendront compagnie au narrateur qui finalement ne s'ennuie pas tant que ça (surtout grâce aux Allemandes ouvertes à tout.)
Du Houellebecq pur jus donc.
Du petit lait.
Un auteur qui résiste à l'air du temps, aux conventions, aux clichés, aux modes débiles, aux systèmes, aux courants de pensée dominants, au politiquement correct simplement parce qu'il est désabusé, sans illusions et libre.
Je le vois comme le dernier écrivain romantique pour qui l'amour est peut-être la seule bouée de sauvetage, encore faut-il arriver à la choper si d'aventure elle se présentait.
Il me touche beaucoup.
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