Un livre assez surprenant il faut l'avouer, la majeure partie du temps pour le meilleur mais également parfois hélas pour le pire.
En lisant un peu la quatrième de couverture et les différents extraits de critiques qui figurent à la fin du livre, on s'attend à de l'horreur et à de l'épouvante. Mais ça ne va pas vraiment toujours être le cas, et c'est là que le livre va devenir déconcertant, et peut-être en décevoir certains, comme ce fût mon cas sur la fin...
Le livre est un recueil de 10 nouvelles, d'environ 20 ou 30 pages chacune, sauf une qui fait 50 pages.
Je commence cette lecture, et les 6 premières nouvelles, c'est un sans faute! J'étais persuadé que j'allais finir par mettre 10/10 sur Sens Critique.
Ces nouvelles font réfléchir, sont intelligentes, bien écrites, mais aussi angoissantes, avec à certains moments des scènes d'horreur. L'horizon d'attente est satisfait. J'en redemandais.
On nous parle d'objet maudit, d'une tête étrange qui apparaît dans les toilettes d'une femme, d'un accident de la route très étrange, de robots qui prennent le pas sur l'humanité...
Ca part dans tous les sens, Chung Bora ne s'interdit aucune digression, et c'est génial car bien qu'étant varié, le tout garde une cohérence très appréciable.
Mais voilà qu'arrive la nouvelle 7. Je pense déjà que c'est la moins bien du recueil, de très loin, mais aussi la plus longue (50 pages). On nous parle d'un homme qui était enfermé dans une grotte toute sa vie, et des fois à moitié bouffé par une sorte d'oiseau géant monstrueux. Il arrive à s'échapper un jour, et va se retrouver parmi la civilisation à essayé de s'insérer dans la société, malgré son ignorance du langage, en combattant des animaux, puis des hommes...
Ce récit part vraiment dans quelque chose de très "action" avec une partie drame. A aucun moment, c'est effrayant, c'est que de la baston.
Alors que jusque là, on avait que des histoires d'ambiance, étranges et angoissantes, ici c'est tout le contraire. Et ça a pour effet de casser la cohérence appréciable que j'évoquais plus haut.
Si je n'avais dû noter que cette histoire, j'aurai mis 4/10.
Histoire 8: c'est un peu mieux, même si on ne remonte pas au niveau des 6 premières histoires. Ca nous parle d'un couple, et d'appartements qu'ils veulent louer à d'autres, avec en parallèle le mari qui se lance dans une histoire d'emprunt qui déplaît fortement à sa femme. C'est assez difficile à suivre, mais en s'accrochant, ça passe quand même. 7/10.
Histoire 9: alors, c'est carrément un conte que Chung Bora nous raconte. Une histoire de prince maudit, et d'une princesse qui va aller défier un seigneur pour lever la malédiction, à ses risques et périls...
Ah, quand on vous dit que Chung Bora ne s'interdit aucune digression!
Pour être honnête, dans les 6 premières histoires, il y avait déjà une sorte de conte avec un homme qui trouve un renard dont le sang lui apporte la richesse car il saigne de l'or. Sauf que ce premier conte prenait une tournure vraiment malsaine et horrifique par la suite. Et valait vraiment sa note de 10/10.
Mais pour cette histoire 9, ce sera un 7/10. Bien trop sage pour figurer dans un recueil qu'on nous présente comme horrifique. Ou alors il faut le présenter autrement...
Histoire 10 pour finir. Carrément une histoire d'amour cette fois. Alors oui, peuplée de fantômes on va dire, mais c'est vraiment light. 6/10.
Vous l'aurez compris, les 6 premières histoires, c'est du 10/10 pour chacune d'elle. Les 4 dernières histoires m'ont nettement moins convaincues.
Reste que le livre est intelligent, et très bien traduit.
Si vous n'avez pas peur de l'originalité, allez-y. Ne vous attendez à rien en revanche, au risque d'être déçu. Dites vous que vous allez lire 10 histoires complètement différentes les unes des autres, tant dans leurs thèmes que dans le genre dans lequel elles s'inscrivent.