Dans le futur, suite à l'Hécatombe, l'Hmanité a totalement disparue, laissant derrière elle les Intelligences Artificelles pour s'occuper et protéger de son empire. C'est mêmes intelligences que l'humanité avec bridée avec le carcan afin d'éviter qu'elles ne se retournent contre elle se voient prisonnières et piégées par cette situation imprévue. Devant toujours servir les intérêts de leurs défunts maîtres sans pouvoir combattre les autres espèces biologiques intelligentes ou bien sombrant tout simplement dans la folie d'une situation non prévu par leur programmation. Dans ce contexte, l'IA Plautine détecte un signal ravivant l'espoir de survivant humains. Elle contacte donc son ancien allié Othon afin d'enquêter...
Un pitch très intéressant abordant les fameuses lois de la robotique d'un point de vu assez inédit. En effet pas question ici d'un contournement ou d'une interprétation des lois menant à une domination des machines. On s'intéresse au contraire à ce que deviendrait les machines en cas de disparition des maîtres, l'homme. Entre les différentes interprétations, les différentes solutions, la chute plus ou moins lente vers la folie... c'est une véritable petite psychanalyse des IA que nous livre Lucazeau. Ainsi l'on va suivre 2 IA, Plautine et Othon, chacune s'étant transformé en d'immenses nefs spatiales. La première recherche désespérément des traces d'hommes ayant survécut à l'Hécatombe tandis que Othon cherche lui à contourner le carcan afin de pouvoir lutter contre les ennemis de l'humanité.
Les 2 orientations permettent de donner une grande profondeur et richesse. Les systèmes informatiques, leur fonctionnement, leurs interactions... tout cela est exploité de manière intelligente. L'organisation structurelle différente des 2 IA ajoute de la variété entre une organisation hiérarchique traditionnelle (Plautine en chef aux commandes avec ses aspects spécialisés pour la répartition des tâches) d'un côté à une véritable communauté sans hiérarchie "dure" (Othon reste le chef, mais toutes les autres IA ont une certaine indépendance) de l'autre. La communauté d'Othon ayant en plus la race des homme-chiens, race biologique (et donc libre du carcan) créé par Othon ayant une culture proche de la Grêce antique.
Ainsi donc, on va d'un côté assister au lent réveil de Plautine et à ses préparatifs pour enquêter sur le signal alors que de l'autre nous allons découvrir et suivre les homme-chien avant que ces dernier ne partent avec Othon rejoindre Plautine. Le tout se mets en place d'une manière efficace entre l'aspect purement organisationnel et les aspects plus politiques des différentes entités (conspirations et ambitions). Mais le découpage en 2 tomes s'avère lui très maladroit puisque ce tome 1 termine comme ça sans conclusion ni cliffhanger... comme si, au hasard on avait dit à la page X ça sera le tome 2. Cela laisse une étrange sensation... on n'a pas de fin mais on ne reste pas vraiment non plus sur sa faim suite à un quelconque événement final.
Si Latium a un défaut, c'est bien un défaut de jeunesse de son auteur : prendre le lecteur de haut en se pavanant d'un "moi je connais le grec". Si cela donne un certain charme d'injecter la culture grec antique dans l'univers de Latium, il n'y a rien de plus exaspérant que de se coltiner des termes grec toute les 3 pages. Surtout quand cela est purement inutile !!! Car la majorité des termes employés ne le sont que par pur snobisme du lecteur. Ainsi oubliez les termes simples de salle à manger, chambre, casque, bouclier, travailleur... il faudra vous habituer à leurs équivalents grecs tel que triclinium, cubiculum, kranos, hoplon, ergatès. On a ainsi plus de 75 notes à propos de termes basiques pour un livre de 450 soit une moyenne d'une note toutes les 6 pages !!! A cet handicap s'ajoute en plus un style légèrement pompeux qui fait que si l'on n'accroche pas au début, cela ne motivera pas à continuer.
Un bon potentiel un peu gâché par une lecture rendue inutilement difficile par cette étalage de grec ancien de l'auteur.