Julie est mère au foyer. Elle a un mari aimant mais absent, un frère qui souffre de bipolarité, une belle-sœur italienne, une nounou gironde, et il faut reconnaître que c’est compliqué. Surtout lorsqu’elle découvre le cadavre d’un inconnu fourré dans la poussette des jumeaux rangée dans le cagibi sur son palier.
L’intrigue intrigue, certes, mais l’ouvrage vaut avant tout pour la façon pleine d’humour dont Julie raconte sa plongée dans les non-dits et les faux-semblants qui émaillent une vie a priori ordinaire. Humour auquel se mêle une nécessaire gravité, parce que la drôlerie ne jaillit pas des situations mais du style. Cet habile mariage permet d’aborder la question tout à fait sérieuse de notre capacité à « gérer » famille, travail, aspirations profondes, à une époque où l’on attend de tout un chacun qu’il endosse les costumes de superman et de wonderwoman. Les mensonges qui en résultent créent inévitablement des failles qu’il faut ensuite venir combler.
Avec « Lavage à froid uniquement », j’ai découvert un livre non-étiquetable (youpi !) servi par un style impeccable. N’hésitez pas à vous y plonger.