J'ai impression qu'il est dans l'air du temps, en ce moment, de publier des romans "feel good" mettant en scène des personnes âgées aigries par le temps qui passe ou par leur vie en général. Elles croisent le chemin de gens suffisamment fantastiques pour passer outre leurs désobligeances continuelles qu'elles dressent devant eux comme autant de boucliers. A chaque fois, c'est la loi du genre, elles retrouvent la joie de vivre et tout est bien qui finit bien, sauf quand la mort, certes presque inévitable à leur âge avancé, les cueille à peine ont-elles touché du doigt la félicité. Le bonheur n'a pas de rides (au secours le titre) répond, à n'en pas douter, à ce cahier des charges.
Paulette veut échapper à un fils démissionnaire, à une belle-fille insupportable et à des petits-enfants insignifiants. Elle n'a qu'une idée en tête : se débarrasser de tout ce petit monde et partir vivre, aux frais de la princesse, dans une maison de retraite de luxe dans le sud de la France. On peut se douter que cela ne va pas se passer comme elle le souhaite. Ça se passera donc … beaucoup mieux. Ni une ni deux, Paulette est catapultée, à son grand désarroi, pensionnaire de l'auberge de Monsieur Yvon.
Que dire ? Je n'ai pas adoré ce livre. Mais il faut être honnête, je n'ai pas détesté non plus. Il s'agit d'une lecture optimiste, vivante, guillerette, attendrissante, poétique et autres adjectifs similaires, qui se laisse lire comme un rosé pamplemousse bien frais se laisse boire à l'apéro. Dommage que le scénario utilise de trop nombreuses facilités. Certaines idées sont clairement agaçantes (la playlist de chansons interprétées à tue-tête, par exemple) et d'autres sont plus charmantes (Juliette et son amoureux "J'aime / j'aime pas"). Globalement elles m'ont paru insuffisamment exploitées, inabouties.
Un bon point : la plume d'Anne-Gaëlle Huon est à la hauteur et sauve en grande partie un premier roman qui a touché son public. Et pour cause.