Deuxième roman du second cycle de la Légende d’Hawkmoon, celui du comte Airain, rédigé relativement tôt dans la bibliographie de l’incontournable Moorcock.


On y découvre un Hawkmoon en pleine dépression, valétudinaire, sale, ayant à peine la force de bouger et uniquement obsédé par les figurines de son wargame avec lesquelles il reproduit conflits et batailles, ne se remettant pas de la perte de son amour passionnel, Yisselda. Jusqu’à ce qu’une certaine Katinka Van Bak ne le bouscule, le sorte de sa torpeur et tente de le revigorer afin d’affronter un tyran par-delà les montagnes bulgares du nom d’Ymryl. Pour ce faire, il devra se changer en Ilian et être prisonnier d’un corps féminin tel Elminster, le célèbre magicien des royaumes oubliés.


Dans cet opus, le style n’a rien d’éblouissant, on flirterait même avec le médiocre, heureusement rattrapé par de bons dialogues et une intrigue suscitant une vive attention de l’esprit.


Cette légende d’Hawkmoon, malgré ses qualités, n’est qu’un succédané du cycle d’Elric, un pis-aller pour celui qui cherche à continuer l’aventure Moorcockienne.


Même si certains affirment qu’Hawkmoon est supérieur à Elric, je ne vois là que snobisme et excentricité, qui consistent à porter au pinacle l’œuvre secondaire sur la principale. Elric ayant bien plus de corps, cette anarcho-individualiste en errance, ne jurant que par les armes et l’amitié, le chaotique bon par excellence (pour parler alignement dans Donjons et Dragons), il est la figure de la Dark Fantasy. A son aune, Hawkmoon est bien fade même s’il lui empreinte son caractère, celui du champion éternel.


Pour conclure, un volume inférieur au reste de la saga, une aventure oubliable même si les amateurs du genre, dont je suis, pourront en retirer un plaisir certain, une sincère jubilation.


Le cadre des romans, cette Europe retro-médiévale, n’est pas particulièrement enthousiasmante et, entre loi et chaos, peu stimulante.


En espérant que la quête de Tanelorm, le dernier de la légende élève le niveau.


                        Samuel d’Halescourt

http://vicissitudesdukindred.blogspot.fr/

Créée

le 30 janv. 2016

Critique lue 137 fois

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