Le Chasseur noir

Résumé : « Le chasseur noir », titre d'un chapitre de ce livre, est un personnage de la mythologie grecque : c'est un jeune homme qui part à l'aventure pour subir l'initiation, qui s'emploie aux techniques de la ruse, mais qui disparaît pour ne plus revenir. Par là, l'auteur entend montrer qu'il aborde le monde grec, non par la voie royale de l'agora, de l'assemblée du peuple et de la plaine, mais celle des marges : les jeunes gens, les femmes, les artistes, les esclaves, les lointains de la cité. Il s'agit pourtant d'une entreprise globale dont le sous-titre « Formes de pensée et formes de société dans le monde grec » dit assez bien l'objet : ni la pensée grecque celle des poètes, des mythologies, des philosophes, ni la société grecque ne sont ici étudiées pour elles-mêmes, mais pour leur liaison, pour l'effet de miroir qu'elles exercent l'une sur l'autre. Cette analyse montre que l'une est incompréhensible sans l'autre. Les textes rassemblés ici le sont autour de quatre thèmes principaux : l'espace et le temps, les jeunes et les guerriers, les femmes, les esclaves et les artisans, la cité pensée et la cité vécue. Ainsi apparaît l'unité de l'ensemble, fondée sur la mise en rapport de ce dont il ne va pas de soi qu'il doit être mis en rapport. Des textes littéraires, philosophiques, historiques, des récits mythiques ou des analyses descriptives, d'unepart, et de l'autre, des pratiques sociales : la guerre, l'esclavage, les institutions juvéniles, l'érection des monuments commémoratifs. Au terme de l'ouvrage bien des rapprochements, a priori, singuliers apparaissent comme nécessaires et prennent ce qu'il est convenu d'appeler « un sens ». Ces études ont en effet une ambition commune : donner du sens, montrer qu'il y a un sens. C'est là une entreprise qui concerne un tout autre public que celui des seuls spécialistes du monde grec.