Fiche technique

Auteur :

Lope De Vega
Genre : ThéâtreDate de publication (France) : 1622

Traducteur :

Albert Camus
Parution France : 1957

Éditeur :

Gallimard
ISBN : 9782869433496

Résumé : « Cette version du Chevalier d'Olmedo a été écrite spécialement pour le Festival d'Art Dramatique d'Angers. Elle obéit donc au même souci que La Dévotion à la Croix, de Calderon, représentée et publiée, il y a quelques années, dans les mêmes conditions. II s'agissait alors, et il s'agit toujours, de donner aux acteurs de la représentation un texte qui, tout en restant fidèle à l'original, puisse être dit. De la libre adaptation au strict mot à mot, il y a plusieurs façons de concevoir la traduction d'une œuvre dramatique. Il me semble cependant qu'aucun traducteur ne devrait oublier que Shakespeare, par exemple, ou les grands dramaturges espagnols écrivaient d'abord pour des comédiens et en vue d'une représentation, ainsi que le théâtre espagnol du Siècle d'Or qui donne la primauté à l'action et à la rapidité du mouvement. Lope de Vega, par exemple, est le premier et le plus fécond de nos scénaristes. II procède par scènes courtes, distribuées en des lieux différents, coupées par de fréquentes entrées et sorties. Il sacrifie presque toujours la psychologie au mouvement et, par là, justifie avec éclat ce que Meredith disait du grand théâtre espagnol, qu'il définissait d'abord comme "un battement précipité de pieds". La présente version veut retrouver le mouvement du dialogue et de l'action, tout en respectant la préciosité du texte, excessive parfois pour une sensibilité moderne, mais qui est aussi la marque d'origine de cette comédie dramatique. J'espère que l'on sera sensible à la jeunesse et à l'éclat de ce Chevalier d'Olmedo, l'une des pièces les plus réussies de Lope de Vega et qui rappelle souvent Roméo et Juliette par l'entrecroisement des thèmes de l'amour et de la mort. L'héroïsme, la tendresse, la beauté, l'honneur, le mystère et le fantastique qui agrandissent le destin des hommes, la passion de vivre, en un mot, courent au long des scènes et nous rappellent l'une des plus constantes dimensions de ce théâtre qu'on veut aujourd'hui renfermer dans des placards et des alcôves. Dans notre Europe de cendres, Lope de Vega et le théâtre espagnol peuvent nous apporter aujourd'hui leur inépuisable lumière, leur insolite jeunesse, nous aider à retrouver sur nos scènes l'esprit de grandeur et servir enfin l'avenir véritable de notre théâtre.» Albert Camus.