Le ciel dans la peau
Fiche technique
Auteurs :
Edgar Chias, Boris SchoemanGenre : ThéâtreDate de publication (pays d'origine) : Parution France : mars 2008Éditeur :
Le Miroir Qui FumeISBN : 9782915802047Résumé : LE CIEL DANS LA PEAUEdgar Chías "Ta ville, ce panorama intense, ouvert, vaste, cette blague burlesque, c'est chez toi. Ta ville c'est la maison de la peur, l'endroit où tu dors et où ils ont tué l'autre, toutes les autres, tellement d'autres qu'on ne les compte plus. Ça sert à rien de compter.Extrait du livre :AU COMMENCEMENTIl faut que tu dises la vérité. Parler. Tout raconter. Tu ne peux pas. C'est difficile. Tu respires et tu retiens ton souffle qui s'estompe, qui s'échappe par cette blessure stupide qu'est la bouche ouverte. Poum. Poum. Poum. Le pouls. Lent et éteint. Plus exactement poum-poum, poum-poum, poum-poum, à contretemps, obstinément. Tu espères qu'on note ta présence. Que ce soit ton tour. Ce n'est pas ton tour. Tu respires et crac dans la poitrine. Douleur. Tu exhales et fffTu préfères imaginer.Les yeux fixés sur le plafond haut, grand-blanc, de la salle d'opération illuminée par ces pupilles ardentes qui ne te regardent pas, mais te baignent ou t'éclaboussent. Qui te lèchent comme de petites langues déformées par l'humidité de tes yeux entrouverts. Un silence bourdonnant résonne dans ton oreille gauche. L'autre ne répond pas. Tu la laisses tranquille. Une petite chaleur grésillante monte dans ta poitrine plate, s'étend et te tache le T-shirt sale et blessé. Tu te rends compte que ta peau, ta chair et toi avez de plus en plus froidEt la pulsation vacillante qui persiste par à-coups t'empêche d'être submergée par la noirceur de ce sommeil qui te réclame. Tu respires. Tu préfères imaginer. Aïe. Tu respires. Douleur intense, douleur intense, douleur intenseTu respires et fff Tu glisses, tu fermes les yeux, un lointain et lancinant piiiiii qui reste en arrière avec un pied encore dans la salle d'opération comme une ancre inutile, qui ne te retient ni te fait revenir.La soyeuse ondulation de la nuit, ou quelque chose qui lui ressemble, t'absorbe. Espace du néant où se découpent, brillants et nets, les objets qu'invente le délire de ta mémoire cassée.