Le Contre-Ciel par emmanuelw
c'est une poésie un peu démodée, emphatique, surréaliste, avec des images qui cherchent à vos envoyer au tapis:
la sueur panique:
des barques glissent
dans des cieux liquides
et les gencives des loups saignen
dans la nuit de velours vert.
des larmes tissent
dans des yeux limpides
la toile où les regards se teignent
du jeune sang des fronts ouverts.
Le soleil crie
et se débat de tous ses rayons;
croyez vous qu'il appelle au secours?
croyez vous que le soleil meurt?
Le sable crisse
au petit jour gelé
sous les pas d'un être invisible;
croyez vous qu'il vienne m'étrangler?
je n'ai que mes mains pour parler,
des oiseaux gris et blancs
ont pris ma voix en s'envolant;
et mes yeux roses sont aveugles,
mes mains s'agitent vers la forêt,
vers la nuit mouillée,
vers le soleil vert;
le soleil crie, croyez vous qu'il se meure?
j'entends la voix trop pure de l'eau;
le soleil crie, c'est une ruse de guerre,
je lui ai tendu les mains,
ses grands bras dans le bleu vide
qui file vainement vers l'horizon,
ses grands bras frappent, frappent mon front,
mon sang coule rose comme mes yeux;
ô loups croyez vous que je meurs?
loups, inondez moi de sang noir.