Troisième rendez-vous avec l’inspecteur Banks. Cette fois, toujours sous la plume de Peter ROBINSON, il enquête à propos de la mort de Nick Barber, journaliste féru de l’histoire des groupes rocks de la fin des années 1960.
Une mort étant un peu courte pour justifier 5OO pages, dès l’entame de son roman, Peter ROBINSON en distille une autre, celle de Linda, jeune fille poignardée au cœur en plein rock-festival ! J’avoue avoir été sensible à l’époque durant laquelle l’auteur a placé ce meurtre initial. Moi dont la jeunesse a été contemporaine de l’avènement des Beatles, des Rolling stones et, plus tard, des Who, Led Zeppelin et autre Pink Floyd, je ne pouvais que goûter nostalgiquement à l’évocation de telles pointures, au fait de tourner les pages du roman et y lire les noms de Dylan, Jimi Hendrix, Lenon et autre stars d’époque ou encore me souvenir des lieux mythiques tels l’île de Wight, Woodstock ou de la mode de l’époque avec ses pattes d’éléphant, ses chemises fleuries, ses cheveux (dits) longs et ses croyances que le LSD, l’herbe et les autres drogues ou discussions ‘peace and love’ de l’époque valaient mieux que la guerre au Vietnam ou toutes autres violences …
J’ai donc mieux apprécié l’inspecteur Banks, sa complice Annie et tout le petit monde qui, au fil des romans de Peter ROBINSON me deviennent quelque peu familiers.
L’intrigue est d’autant plus plaisante à suivre qu’en fait, deux enquêtes se mêlent, l’une en 1969 avec l’inspecteur Chadwick et l’autre en 2005 avec Banks. Menés en parallèle, ces deux récits s’interpénètrent peu à peu, toujours dans la clarté, et Banks, conforme à lui-même, mènera la recherche de la vérité jusqu’au bout et tiendra le lecteur en haleine selon les bons vieux principes du genre.
Il faut dire que, sans originalité mais avec efficacité, Peter ROBINSON maîtrise les codes. De livres en livres, son Banks reste pareil à lui-même mais son entourage évolue finement avec le départ du bon vieux commissaire paternaliste qu’était Gristhorpe remplacée par une Gervaise arriviste et antipathique à souhait. La brave enquêtrice Winsonne aura à batailler avec l’imbuvable major lèche-bottes Templon et Annie restera complice et proche sans se rapprocher plus qu’il ne faut… Bref, toutes les ficelles sont mises en place pour que des nœuds se serrent et étranglent tandis que d’autres coulisseront et se dénoueront au fil du temps. Ajoutez à cela, le zeste de difficultés familiales qui opposent les inspecteurs à leurs enfants adolescents en crise et vous disposez de toutes les clés pour vous laissez mener au fil des enquêtes. Sans surprise mais sans ennui !

Créée

le 10 oct. 2017

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