Couvercle mal fermé, suite éventée...
Lire "le croque-mort à tombeau ouvert", c'est un peu comme attaquer la troisième année de la vie d'un couple et fêter ça au restaurant. Le bel homme (ou la belle femme) dont vous êtes tombé éperdument amoureux/reuse est toujours là devant vous, et vous lui trouvez toujours les qualités qui vous ont fait craquer : clair, drôle, aventureux, avec ce je-ne-sais-quoi de folie qui vous fait sentir unique parce que vous êtes avec quelqu'un d'unique (ou, en l’occurrence, parce que vous lisez quelque chose d'unique). Sauf que là, pour la première fois en trois ans (ou en trois tomes, donc), il y a un truc qui ne se passe pas comme d'habitude, un bout de vernis qui se craquèle, un défaut qui vous saute au visage.
Celui qui vous fait face, livre ou/et partenaire, vous semble soudain plus gauche et paraît surjouer un peu tout ce qu'il vous raconte. Ses blagues sont plus poussives, plus convenues, plus attendues. Ses mots d'amour moins passionnés, moins spontanés. Même son côté intriguant et séduisant semble faux et déplacé.
Ce n'est pas très grave, vous l'aimez toujours et il est toujours très chouette, celui qui vous fait face mais, pour la première fois, vous voyez qu'il est faillible.
Lire ce troisième tome des aventures du croque-mort, c'est ça : se rendre compte que Tim Cockey et son personnage, Hitchcock Sewel peuvent parfois devenir un peu lourdingues alors que vous les avez toujours connus magiques, faciles et inspirants.
Ça fait un peu mal au cœur, mais vous prenez sur vous, parce que vous êtes persuadé qu'ils vont se rattraper dans les deux prochains tomes. En tout cas, vous l’espérez très fortement.