Mélancoliques mimoïdes
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Trois nouvelles, sans aucun rapport entre elles, si ce n'est l'inexpérience, voire le manque de talent de l'auteure. Trois nouvelles dont le but reste assez obscur. Radhika Jha savait-elle seulement ce qu'elle voulait en faire ???
La première met en scène un cuisinier qui semble basculer vers la folie. Hors ; le sujet a été suffisamment exploré par des écrivains de talent, voire de génie, pour qu'on l'aborde avec circonspection et qu'on se donne un tant soit peu de mal pour en donner une variante un rien intéressante. On pense assez rapidement à un roman comme La moustache d’Emmanuel Carrère. Or, ici, c'est ennuyeux à mourir. Le personnage principal multiplie les bizarreries, symptômes d'une paranoïa grotesque, entraînant le lecteur dans un enchaînement de petits événements inintéressants au possible. Aucune étude psychologique à l'horizon, aucun signe d'une quelconque tentative d'incursion dans le genre fantastique. D'ailleurs, contre toute attente, on découvre que le personnage ne devient pas fou, mais qu'il a seulement un petit passage à vide (sans qu'on puisse deviner pourquoi) et puis c'est tout. Une nouvelle d'une rare médiocrité, qui m'a donné envie de laisser tomber la suite du recueil.
Bon, j'ai tout de même persisté (après un bonne pause). La seconde nouvelle met en scène une jeune fille extrêmement sensible à toutes les formes de beauté (j'ai cru déceler une sorte d'autoportrait complaisant de l'auteure), qui rencontre une autre jeune fille, forcément d'une beauté époustouflante. La première considère que la beauté de la seconde relève du sacré (on tombe quelque peu dans les bondieuseries), la seconde ne songe qu'à faire des photos de mode pour devenir célèbre. Sujet éculé, travaillé sans finesse, mais nouvelle au moins plus cohérente que la première. Allais-je pour autant terminer le recueil, qui ne promettait guère de se transformer subitement en chef-d’œuvre ?
Longue, très longue pause à nouveau, puis lecture de la troisième nouvelle. A priori, la plus intéressante des trois. Et puis finalement non. Cette histoire d'un fonctionnaire qui tombe dans un village où les dissensions entre Chrétiens et Hindous prennent des proportions énormes et franchement bizarres n'est pourvue d'aucune cohésion. Là encore, on se demande ce qu'a voulu faire l'auteure. On tendrait au départ pour une nouvelle basculant dans le fantastique. Non. Serait-ce une dénonciation de problèmes religieux qui empoisonneraient l'Inde ? Sûrement, mais c'est tellement mal mis en scène que c'en est parfaitement inintéressant. La fin pourrait nous entraîner du côté du récit gore, sauf que Radhika Jha n'a pas su exploiter le filon. La structure de cette nouvelle est d'un incohérence totale, au point que tout sujet s'efface et qu'il ne nous reste sur les bras qu'un amalgame d'idées non exploitées.
J'en conclue que Radhika Jha, qui travaille pour des organisations internationales prestigieuses mais qui est incapable de construire un récit, et donc d'écrire correctement, dispose d'un réseau fort intéressant qui comprend des gens bien placés dans le monde de l'édition.
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Créée
le 17 avr. 2016
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