Comment ne pas être plus synchro pour lire ce livre et écrire cette critique que maintenant ? La lecture de cette dystopie la semaine dernière est un pur hasard et je trouve le rapport parfait avec la situation dans laquelle nous sommes à la date de rédaction de ces quelques lignes. Je vais essayer de rester le plus objectif possible car je dois avouer que j'adore Madame Margaret Atwood. Premier tome d'une trilogie dystopique, « Le Dernier Homme » ne rate pas le coche. Nous voici lancés dans un univers où une maladie a décimé une grande partie de la population mondiale. La faute à qui ? Et bien la faute à Bibi bien sûr! Les êtres humains, dans leur recherche constante de l'amélioration génétique (et du profit évidemment), manipulent la nature sur la planète et BOOM, plus rien. Enfin presque plus rien... Nous suivons l'avant et l'après apocalypse de Jimmy "Snowman" qui tente de survivre dans deux mondes différents qu'il semble avoir du mal à comprendre. D’un côté sa jeunesse, son apprentissage de la vie et ses rencontres marquantes. De l’autre, Snowman, découvrant un monde dévasté par une maladie à laquelle une grande majorité de la population humaine n’a pas survécu, mais dans lequel une nouvelle espèce humaine créée par l’Homme semble proliférer. Je n'en dis pas plus pour que votre découverte n'en soit pas gâchée !
Le texte est d'une écriture fluide et on entre très rapidement dans la diégèse du roman. L'imagination de Margaret Atwood ne montre pas de limite dans l'anticipation, et les inventions biologiques sont parfois très drôles. Enfin, à l'instar de "The Handmaid's Tale", l'auteure nous propose une réflexion intelligente sur ce que pourrait devenir notre monde si l'Homme continue dans ses folles envies de domination totale. On regrettera peut-être la déshumanisation des scientifiques. Certes, nous connaissons la passion avec laquelle ils effectuent leurs études, leur habitude d’en parler très souvent et de ne pas penser au reste et aux autres, mais le roman donne l’impression que le seul humain est Jimmy. Il est entouré de personnes obnubilées par leurs travaux et a beaucoup de mal à les comprendre. Il nous apparaît aussi comme quelqu’un beaucoup plus détaché de sa vie professionnelle que ses pairs. C’est un axe narratif intéressant car il devient la seule personne pour qui nous ressentons une certaine empathie. Je trouve juste un petit peu dommage de réduire les autres à de simples robots pensants à la recherche de profits. Attendez… finalement, ça me rappelle bien quelque chose de trop réel aujourd’hui. Non ?