Portrait d’un démiurge
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Je tiens Eyes Wide Shut en très grande estime. Tout comme à peu près tous les films de Kubrick. Mais Eyes Wide Shut encore plus, si je devais m'exiler sur une île déserte et qu'on me demandait de prendre cinq films que j'aime plus que tout avec moi, nul doute qu'Eyes Wide Shut serait dans mes cartons. Encore qu'il me faudrait trouver de quoi le visionner sur mon île déserte.
Je m'égare.
J'ai apprécié comment l'auteur tentait de nous faire découvrir qui était Kubrick. Loin du fantasme du mec odieux qui controlait tout (il est prêt à écouter les propositions des autres, il s'intéresse sincèrement à certains collaborateurs) mais jamais très loin non plus de ce cliché (il fait péter les plombs à Keitel qui a le malheur, après cinquante prises, de ne pas poser le verre à l'exact endroit souhaité dans la scène du billard, il joue une sorte de jeu pervers avec le couple Cruise / Kidman...)
J'ai apprécié également en apprendre plus sur Eyes Wide Shut. Ses origines, des anecdotes de plateau, des scènes qui ont dû être retournées, modifiées, qui étaient prévues... J'ai bien aimé également en apprendre plus sur Todd Field qui joue Nick dans le film et qui a, depuis, réalisé deux excellents films (In the Bedroom et Little Children).
Je pense que, et même si ce n'est pas l'objet du livre, il me manque quelques pistes analytiques pour pleinement apprécié le roman. Car pour moi parler autant de Eyes Wide Shut sans jamais en citer toutes les zones d'ombres et sans jamais réfléchir sur l'oeuvre ça me pose problème. Le livre s'intéresse surtout à la fabrication de l'oeuve et non pas à l'oeuvre elle même, et cela m'a manqué.
Créée
le 21 mai 2022
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