J'avoue ne pas très bien saisir où a voulu en venir Lovecraft avec ce court récit. Tous les prémices des mythes de Cthulhu sont en place, et l'on comprend (à condition d'avoir d'autres nouvelles qui ont paru plus tard) qu'il est ici fait allusion au monde des Grands Anciens. En revanche, le style et la structure ne sont pas habituels. Mis à part la première phrase, pas de véritable angoisse sourde qui monte lentement et inexorablement. Curieusement, on ne sait pas qui est le narrateur de l'histoire, ni pourquoi il souhaite mourir dans les plus brefs délais. La fin tombe subitement, en nous laissant le bec dans l'eau. Il y a une jolie tentative du côté des rêves et du poétique (alors que les grands Anciens foutent d'habitude bien trop la trouille pour qu'on se laisse aller à la poésie). Peut-être s'agit-il là d'un récit préparatoire à L'appel de Cthulhu et autres joyeusetés... Cette approche du texte me paraît la plus probable, mais la nouvelle me laisse terriblement sur ma faim. Nous conclurons donc qu'elle a fonction de mise en bouche...