Une autre saga fantasy d’achevée ! Mine de rien, je commence à établir une bonne collection. Bien sûr, il est plus aisé de terminer Les Sept Royaumes, The Witcher ou la trilogie du Magicien Noir, mais l’Assassin Royal partageait avec La Roue du Temps (achevé l’année dernière) une longueur incroyable – évidence dans le genre donné ? De surcroît, l’Assassin Royal était le troisième cycle fantasy que j’avais entamé après Le Seigneur des Anneaux et Le Trône de Fer. La lecture du premier tome remonte déjà à 2014…
Quand on compare même avec d’autres œuvres, le parcours de l’Assassin Royal prodigue une autre sensation. Le Seigneur des Anneaux, le Trône de Fer, The Witcher et La Roue du Temps se déroule sur une échelle de temps de quelques années au plus. Mais l’Assassin Royal adopte une approche différente. Il s’étend sur des décennies, réparties en trois cycles, à la manière d’une auto-biographie, comme si Robin Hobb aimait tant son Fitz qu’elle avait décidé de narrer chaque étape de son existence.
Et ça a fonctionné. Je me suis attaché à lui, si bien qu’il constitue un de mes protagonistes favoris du genre. L’adage « Qui aime bien châtie bien » n’a jamais été retranscrit de cette manière. Fitz souffre, Fitz perd des proches, Fitz se relève et se bat. De temps en temps émergent des moments de bonheur, mais le destin lui arrache toujours cette tranquillité apparente pour qu’il redevienne l’assassin qu’il a toujours été.
Avec pour intrigue le sauvetage d’Abeille, sa fille cadette, et le thème de fond sur Clerres, Le destin de l’assassin se devait de conclure à peu près tous les cycles de Robin Hobb dans cet univers. Les Anciens, les Blancs, les Dragons s’entremêlent dans un final épique et immersif. J’aurais cependant désiré voir Clerres plus longtemps, et notamment les Quatre, très bien décrits mais assez mineurs dans l’intrigue principale.
Ce choix scénaristique permettait de recentrer l’histoire sur Fitz, Abeille et le Fou, où quelques fois des personnages plus secondaires se mettent à briller. Robin Hobb prend bien le temps d’amener la destinée de chacun d’eux. C’est un dernier tome intimiste, très émouvant, et dont la crainte d’une fin inévitable m’a amené à lire avec rythme – sans omettre les détails importants de l’histoire.
Une page se tourne dans ma vie de lecteur de Fantasy… Les trois cycles de l’Assassin Royal reposent dans ma bibliothèque, épopée rédigée sur près de vingt ans, autour de laquelle se sont insérées Les Aventuriers de la Mer et Les Cités des Anciens, eux aussi intéressants. C’est l’histoire d’un assassin, d’un père, d’un héros. Une histoire que je relirai avec grand plaisir.