Ainsi s'achève "réellement" l'une des séries d'animation japonaise les plus cultes des années 1990. Une vraie fin pour satisfaire des fans mécontents par la première version, presque à juste titre j'ai envie de dire, moi-même n'ayant pas compris tout le délire et ayant détesté la morale conformiste et maladroite de la première version.
Je reconnais l'extrême audace du créateur en sus de la sincérité de ses intentions. D'anime classique à oeuvre complexe et psychologique, Evangelion se devait de finir de manière singulière. Le pari est réussi, c'est une fin mémorable, traumatisante pour certains, horripilante pour d'autres, mais qui ne laisse pas indifférent.
Néanmoins, je m'interroge sur l'utilité de la démarche. Admettons que la première version soit un ratage, fallait-il s'engouffrer dans l'exact opposé ? La première moitié du film se résume en un mot : démesure. Les robots géants et les combats dantesques sont là, saupoudrés de nudité ostensible, d'extrême violence et de morts à la pelle jamais vus jusqu'alors dans une série comme celle-là. Puis le spectateur est pris à contrepied lors de la seconde partie déstructurée, anti-épique, à la narration aussi explosée que les événements... Mais ça ressemblait trop à la fin de la première version, à la différence que celle-ci est plus froide, et dépourvue d'une morale niaise.
Je suis sûrement un idiot qui n'a rien compris à l'oeuvre, à toutes ses symboliques qui sont ici assénées sans la moindre once de subtilité, mais voilà, je vois surtout ce film comme un film expérimental, preuve de l'imagination débordante de ses créateurs, et non comme la conclusion "tant désirée". Deux essais opposés, deux résultats complémentaires. Encore faut-il accrocher au délire.