Ma foi, j’ai été fort attirée par cette lecture. La couverture est très réussie, la mention d’un Stephen King suédois en 4ème augurait le meilleur et le résumé est très alléchant…
Au bout de quelques pages, j’ai été désarçonnée : les chapitres alternent entre la description de plusieurs personnages, de leur situation à l’instant T et du navire. Je me suis dit "ouch, 1200 passagers à passer en revue, on n’est pas arrivés".
Puis progressivement les choses se mettent en place, on s’intéresse rapidement à toute cette collection de protagonistes, hommes, femmes et enfants qui vont connaître, on le sait, le pire. On se prend au jeu de la découverte de Marianne, une célibataire complètement paumée, Albin, un jeune enfant adopté qui se heurte à des relations familiales compliquées, Dan, le chanteur has been qui anime les soirées sur le Ferry, Filip, le barman un peu à bout, Madde et Zandra venues se payer du bon temps, Calle qui travaillait sur ce bateau et qui vient rendre visite à ses anciens collègues accompagnée de son nouveau compagnon, Tomas le mari infidèle…
Il faut attendre une centaine de pages avant que le drame ne survienne et peu à peu tout devient incontrôlable. La peur naît du huis-clos et de cette question lancinante et habituelle : qui va s’en sortir, qui va succomber ?
Je n’ai rien retrouvé de la patte de Stephen King dans ce roman ; comme quoi il faut toujours prendre avec des pincettes les avis d’auteur laissés en 4ème de couverture. Certes l’action se met lentement en place et il y a une longue installation psychologique mais on ne rencontre ni le style de l’auteur américain ni sa force narrative.
Finalement, un roman plutôt réussi qui sans être le plus effrayant du genre demeure très agréable. Je reste un peu sur ma faim sur la fin, mais je deviens difficile à satisfaire en matière de récit horrifique.