Une blague mal passée et c'est une vie qui se passe mal

Je lis très peu de romans se passant dans notre monde, je n'avais donc aucune raison de ne serait-ce qu'approcher d'une autobiographie. Mais voilà, la promo a très bien été faite puisque j'ai au moins lu la quatrième de couverture et celle-ci m'a intrigué. Assez pour que j'achète et lise l'œuvre. Et c'est un très bon livre.
Commençons par les qualités techniques. S'agissant d'une autobiographie d'un comédien, un premier livre qui plus est, on aurait pu s'attendre à des faiblesses dans la narration, mais ce n'est pas du tout le cas. On entend vraiment la voix du petit François, notamment au début du livre (évidemment celui-ci se finissant alors que François Berléand est en terminale, il vaut mieux pour lui qu'il s'exprime de façon plus adulte à cet âge) ; vous en avez un bon exemple ci-dessus puisqu'il s'agit du premier paragraphe du livre. Le récit est fluide, le découpage des chapitres très bien conçu et du coup on est vraiment plongé dans ces mémoires sans aucun problème.
Pour ce qui est de l'histoire elle-même, il n'y a rien à redire non plus. Je me rappelle, pendant la promo du livre, quand Berléand racontait les premières anecdotes et que tout le monde riait de bon cœur ; il faut bien avouer qu'avec le recul c'est assez cocasse, mais si on y réfléchit, c'est en vérité terrifiant. Parce qu'on ne lui explique pas bien, qu'on ne l'écoute pas assez, un enfant s'est retrouvé des années à passer pour un attardé mental, jusqu'à lui-même le croire. Une histoire douce-amère donc, émouvante, mais qui glisse aussi parfois (et heureusement) vers la comédie.