La Finlande fataliste

Tous ceux qui aiment les mythes, tous ceux qui aiment quand le bon sens règne même dans un univers merveilleux, tous ceux qui aiment le second degré qui se prend pour un premier degré. Tous ceux là aimeront Le fils du Dieu de l'Orage.

Auteur finlandais connu pour son humour noir et sa subtilité dans la transgression des genres, Arto Paasilinna nous enveloppe de sa voix et au coin de la cheminée, les deux mains sur un grand bol de café, nous emmène dans les tribulations d'un conte moderne décapant.

Une grande baraque sur les bras, une soeur dentiste des plus flemmardes et parasitaire et une addiction aux vieux et beaux meubles poussiéreux qu'il vend dans son magasin d'antiquité, notre héros est comme ceux de Neil Gaiman : il paie pas de mine.

Pas très heureux mais fataliste et un sens de l'auto dérision suffisant pour ajouter cet espace critique nécessaire qui nous fait tant rire.

Il se retrouve alors dans les mailles magnifiques d'un plan divin. Les dieux antiques s'inquiètent du manque de foi de leur peuple, les finlandais. Prenant exemple sur Jésus, ils décident d'envoyer sur terre le fils du dieu régnant sur leur assemblée : celui du dieu de l'orage.

Et ce fils là ne s'en laisse pas compter, son intermédiaire sur terre sera notre héros. Et les finlandais devront retrouver leur foi ancestrale. Le ton est tellement sérieux qu'il en est burlesque. On se prend au jeu mais on sait que le conteur fidèle à lui-même a les yeux qui brillent et le sourire en coin.

Se lit vite parce qu'entraînant. La narration ne brûle pas les étapes. Et le surnaturel est naturel sans être clinquant.

Un petit bout de Finlande dans un sourire éclatant.