Prometteur
Ma critique complète du troisième cycle est disponible ici. C’était il y a plusieurs années. Confortablement installé dans le creux de mon lit par une froide nuit d’hiver, je refermais non sans une...
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le 8 févr. 2015
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Ma critique complète du troisième cycle est disponible ici.
C’était il y a plusieurs années. Confortablement installé dans le creux de mon lit par une froide nuit d’hiver, je refermais non sans une certaine fébrilité le roman qui trônait entre mes mains. La larme à l’œil à l’idée que cette aventure fut réellement finie, je réintégrais mon corps et mon esprit jusque-là perdus dans le monde des Six-Duchés. Je restais plongé dans cette étrange torpeur que les œuvres marquantes provoquent, poursuivi par une mélancolie tenace car c’était la fin, j’avais bouclé le deuxième cycle de l’Assassin Royal, et avec lui les aventures de FitzChevalerie Loinvoyant.
Du moins, c’est ce que je pensais… C’était sans compter l’annonce inespérée d’un troisième cycle l’année dernière. Joie. À l’instar de ses lecteurs, il semble que Robin Hobb ait du mal à abandonner des personnages qui lui sont si chers, à admettre que son histoire prendra fin un jour. C’est peut être ce qui m’a rendu perplexe pendant un temps. Les deux premiers cycles ne se suffisaient-ils pas à eux-mêmes ? Après avoir terminé Les Cités des Anciens, qui ne se hisse pas au niveau de ses prédécesseurs, on pouvait craindre que ce troisième cycle fût celui de trop. Doutes rapidement évaporés une fois Le Fou et l’Assassin commencé.
En effet, il n’aura fallu que quelques pages, quelques mots pour que l’histoire du Bâtard au Vif ne me happe de nouveau sans crier gare. Fitz et les Six-Duchés sont désormais à ce point ancrés dans notre imaginaire que l’on reprend l’aventure avec une facilité déconcertante, comme si celle-ci ne s’était finalement jamais arrêtée. On renoue avec des personnages connus et attachants, on replonge et on y croit.
Encore une fois, plusieurs années ont passé et on commence par rattraper ce temps écoulé à travers une longue introduction. Longue mais pas ennuyante pour autant. Car malgré cette nouvelle et paisible vie qu’il mène, Fitz ne cesse d’évoluer et de voir sa psychologie s’étoffer. Pas de péripéties haletantes dans ce tome donc. Celui-ci se veut plus contemplatif et mélancolique, rappelant à notre esprit le souvenir d’une lointaine époque où un jeune bâtard faisait ses premières armes. On parcourt ces lignes chargées de nostalgie et, comme le héros, on sourit en songeant à toutes ces épreuves traversées, à cette longue vie qu’on jurerait avoir vécue. Étrange sensation.
Pour autant, malgré ce calme apparent, on parvient à déceler ici et là les rouages d’une nouvelle histoire, en particulier l’apparition d’un nouveau personnage déjà terriblement attachant. Difficile pour le moment de juger cette intrigue dont les pans nous restent voilés, mais on sent que la mécanique s’enclenche lentement, et c’est désormais la suite que l’on attend de pied ferme.
Ainsi, en tant que premier tome d’un nouveau cycle, Le Fou et l’Assassin remplit parfaitement son rôle d’introduction. Comme à son habitude, l’auteur nous livre un début assez lent et maîtrisé puisqu’il pose les jalons d’une nouvelle intrigue qu’il nous tarde de découvrir. Reste à voir si la suite confirmera cette impression positive, mais une chose est sûre, Robin Hobb n’a rien perdu de son talent et il n’aura pas fallu plus d’un tome pour qu’autant d’émotions qu’on croyait oubliées n’émergent à nouveau.
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le 8 févr. 2015
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