Rien que la Quatrième de couverture a de quoi dégoûter du vrai.
"La philosophie des Lumières défendait l'idée que la souveraineté d'un peuple libre se heurte à une limite, celle de la vérité, sur laquelle elle ne saurait avoir de prise : les « vérités scientifiques », en particulier, ne relèvent pas d'un vote."
D'où sort cette soit disant vérité générale sur « la philosophie des Lumières » ?
« Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! » Voilà la devise des Lumières, selon Kant. de sorte que la « vérité » n'en constitue pas la limite, mais l'objectif.
La souveraineté d'un peuple libre – où est-il ? – consisterait justement à avoir prise sur ce qu'on lui assène comme « vérités », y compris les « vérités scientifiques » qui, si elles ne sont pas l'objet d'un vote, sont l'objet de biais internes et externes : réputation, rivalités, course aux crédits, conflits d'intérêt, etc.
En outre, quel est ce Klein d'œil à l'imposture électorale, qui réduit la souveraineté d'un peuple libre à voter pour ceux qui l'en dépossèdent ?
Quel est donc ce « goût du vrai » qu'on ne voit jamais dénoncer et combattre l'artificialisation universelle, matérielle (la masse de l'artificiel dépasse aujourd'hui la totalité de la masse du vivant) et symbolique (la société du spectacle dans laquelle git l'authenticité) de la vie sur terre ? N'est-ce pas la dite science qui, sans mot dire, a rendu possible l'équipement technique de la destruction-défiguration générale de tout ? A-t-on jamais vu les scientifiques se mettre en grève générale illimitée pour que cesse cet enfer ? N'est-ce pas la dite science qui entend nous convaincre « pour mieux vivre dans cette nature » (sic) de la réduire autoritairement à sa matière ?
La « crédibilité de la recherche » est facile à définir : ce sont les crédits de la recherche.
Le « goût du vrai » n'est certainement pas le goût de cette science séparée depuis longtemps du goût du bien.