Après avoir fait construire un logement hi-tech et autonome, une femme s'installe au coeur des montagnes. Elle cherche à s'isoler du monde, à vivre en autarcie, dans une relation étroite à la nature, entre dangers et bienfaits.
La première partie du livre s'intéresse à l'installation de cette femme, qui semble avoir tout prévu, longuement réfléchi avant de se lancer dans cette nouvelle vie. On ne saura rien de son ancienne existence avant de la rencontrere dans ces montagnes, et le lecteur la suivra dans ses journées, collé à ses pas arpentant la nature. Des coins de pêches au potager, des points de repos sous les rochers aux kerns qu'elle érige pour tracer ses chemins, la femme semble gérer au mieux sa survie. Le lecteur intrigué sentira la montagne et ses dangers, sera immergé dans une espèce de Koh Lanta ou Lost ultra réaliste.
Céline Minard tient son lecteur dans un fin suspens, le perdant parfois à ne pas savoir qui est cette femme, où le récit se dirige, en le tenant en haleine à faire surgir soudainement un ermite étrange ou des situations sur la brèche, en l'interrogeant par des phrases réflexives glissées dans le texte au détour de la solitude du personnage.
Par son écriture sèche et directe, et ses petites notes piquantes d'humour, Céline Minard délivre un récit à l'ambiance étrange, entre le thriller psychologique et philosophique.
Reste que c'est un roman aride, parfois brumeux, qui détaille excessivement les excursions en montagne et tous les gestes que doit accomplir le personnage.
C'est un style, qui fonctionne parfois, selon le moment, le thème, l'histoire. Là, moi, je suis souvent restée de côté.