Du grand Barjavel

Je pense à peu près l'inverse de beaucoup ici.

La première partie est longue et il n'est pas évident de tenir jusqu'au bout, tant tout se ressemble sans qu'on apprenne rien, et sans dialogues.

C'est comme un prologue de plus de 100 pages, et je suis surpris que ce soit la partie préférée de pas mal de critiques... Il ne s'y passe rien, on apprend rien, on a juste une fresque des pérégrinations de Jeanne qui n'apprend rien, jusqu'à quelques lignes avant la fin de la première partie où on devine le "grand secret" et où tout fait sens.

A ce propos, tout l'honneur est à Barjavel d'avoir si bien écrit ce "prologue" que j'ai réussi à en venir à bout (je n'aurais jamais cru tenir aussi longtemps sans rien apprendre et sans dialogue), bravo!

Vu ma note, vous vous doutez bien que j'ai tout de même apprécié cette première partie, car le suspens a été maintenu par je ne sais quelle magie qu'a Barjavel, mais ce que je mentionne plus haut enlève le point de la "perfection" que j'aurais pu lui attribuer.

Car la suite est un feu d'artifice, passé la première partie, c'est la magie, la subtilité psychologique, sociologique, politique, l'émerveillement absolu, les conséquences insoupçonnables et ultimes d'une petite cause, le tout porté par une plume et un rythme qui sied parfaitement à la citadelle, la SF dans toute sa quintessence, mais je dois m'arrêter là pour ne pas spoiler.

Donc je trouve que passé la première partie, c'est un feu d'artifice virtuose, de l'émerveillement, de l'intellectualisation, de l'émotion... Bref je me suis rassasié de plaisir comme très TRES rarement.

Je le recommande vivement, et recommande aussi à ceux qui ne l'ont pas lu de ne pas tenir compte des critiques passé la première partie : tout dépend de vos goûts, car il est vrai qu'entre le style et le rythme de la première partie et du reste, il y a un monde.

Bonne lecture, c'est un chef-d'oeuvre!