Le jour où Kennedy n’est pas mort de R.J. Ellory, présentation
Dallas, quelques heures, Ed et son collègue trouvent une pile de cartons bien rangée. Ils pensent que le nouvel employé voulait se cacher. Après, ils mettent à jour une balle qui disparaît. Est-ce Harvey le responsable ?
Le 3 juillet 1964, Judith, maîtresse de Jack, sait qu’elle ne sert qu’au sexe. Il n’a aucun sentiment pour elle. Elle se sent seule.
Avis Le jour où Kennedy n’est pas mort de R.J. Ellory
Mitch est photographe journaliste. Le lecteur sait très vite qu’il n’a pas réussi sa vie, à l’âge de 35 ans. Il boit beaucoup et a de nombreux regrets mais lesquels ? Lorsqu’il reçoit un appel de la mère de Jean qui lui annonce que sa fille a été retrouvée morte pour cause de suicide, il replonge dans son passé pour enquêter sur un présent. Jeune, Mitch était tombé profondément amoureux de Jean et c’était réciproque. Mais elle ne lui a jamais pardonné qu’il veuille partir en Corée, comme journaliste. A son retour, peu de mois après, elle n’a jamais voulu le revoir, ni lui parler, malgré des lettres. Est-ce pour cela que Mitch n’a jamais réussi dans son métier ou dans sa vie personnelle ? Il n’a jamais réussi à dépasser ce qu’il a vécu d’horrible en Corée et la perte de Jean. Quand la mère de Jean lui demande, après lui avoir remis quelques documents de Jean, de confirmer ou pas la thèse du suicide, Mitch va osciller entre accepter et refuser. Mais le peu qu’il va mettre à jour, au départ, le conforte dans l’idée, que cette jeune femme lumineuse, coriace, opiniâtre, n’a pas pu se suicider.
C’est toujours avec une grande impatience que j’attends, chaque année, le nouveau roman de R.J. Ellory, auteur déjà rencontré deux fois, auteur très proche de ses lecteurs sur les réseaux sociaux et même en réel. R.J. Ellory réécrit l’histoire d’une des familles les plus puissantes des Etats-Unis, la famille princière comme elle était surnommée, la famille Kennedy, dont le destin n’a pas été tendre avec elle. Là, R.J. Ellory a imaginé que J.F. Kennedy n’a pas été assassiné et que la vie a continué, jusqu’à la future convention pour élire le candidat qui sera choisi pour l’élection présidentielle. Réécrire l’histoire tout en étant parfaitement documenté, R.J. Ellory le fait parfaitement. Je savais que JFK souffrait énormément au point qu’il ne pouvait pas assumer certaines fonctions. Je savais que le couple formé avec Jackie n’était pas celui des photos. Je savais que JFK avait de nombreuses maîtresses. D’ailleurs, le fameux suicide de Jean me fait penser à un autre suicide, celui de Marilyn Monroe.
Malheureusement, pour moi, j’étais dans un état de fatigue extrême lorsque j’ai lu ce roman. Le soir, très tôt, au bout d’un quart d’heure, je m’endormais. J’arrivais à lire quelques lignes entre midi et deux mais aussi le matin quand je prenais le bus. Malgré cette fatigue qui ne m’a pas fait apprécier ce roman à son juste niveau, mon sentiment est que ce n’est pas le meilleur d’Ellory pour moi. Mais ce n’est pas grave. J’ai constaté un petit changement dans le style de l’auteur. Il n’appuie pas autant ses propos en répétant certains mots, en insistant sur certains points pour démontrer que cela peut arriver à n’importe qui.
R. J. Ellory change de registre dans ce roman. Un roman où il réécrit l’histoire pour servir son héros qui est profondément étudié, comme dans tous ses romans. Ce n’est pas un roman psychologique comme il en a tant écrit, où il détaille les travers d’une société, les travers humains. Bien sûr, Mitch n’est pas tout blanc. A-t-il raté sa vie ? Il a vécu de nombreuses années avec le souvenir de son seul amour et les quelques mois passés en Corée. En définitive, la seule à bien le décrire est Jean. Et là, c’est le coup de massue. Il comprend tout, il comprend qui il est. Est-ce que cela va lui servir ? Très certainement. Cela lui permettra de donner une autre dimension à son enquête. Il sera plus opiniâtre même s’il n’arrive pas à donner les tenants et aboutissants. Malgré tout, avec une simple photo, il révélera ce qui s’est réellement passé ou pas. Car ne se trompe-t-il pas ?
En tous les cas, son héros est un écorché. Par une décision prise jeune car il pensait qu’il devait le faire sinon il se le serait reproché toute sa vie, car c’était dans l’ordre des choses, il a tout perdu, son âme et l’amour de sa vie. Des années passées à regretter. Etant donné qu’il n’a pas d’éléments en sa possession, son enquête sera longue, dure pour mettre bout à bout ce qu’il trouve. Pourquoi Jean est morte ? Qu’a-t-elle découvert à Dallas ? Est-ce que quelqu’un l’a fait taire parce qu’elle s’approchait trop de la vérité ? Pourquoi d’autres personnes ont un temps d’avance sur Mitch qui se sent et se sait observé, suivi ? La quête continue encore et toujours pour lui et on revient toujours à Oswald. Mitch a pris ses responsabilités sur ce coup-là. Arrive-t-il enfin à se connaître après cette hébétude, cet état de choc dans lequel la mort de Jean le plonge ?
J’ai apprécié cette dimension historique donnée par R.J. Ellory qui outre, JFK, donne le pouvoir à Bobby Kennedy qui oeuvre pour la fonction présidentielle, pour celui qui est élu. Car le Président, même s’il prend les décisions, semble être un véritable pantin.
Même si ce roman n’est pas un coup de coeur, à quand le prochain R.J. Ellory ?