Le genre post-apo est un genre qui a été plus qu'exploité. J'en lis de moins en moins, ayant perdu la capacité d'être surprise. Et pourtant... le pitch de ce roman m'a interpellée. Et qu'est-ce que j'ai bien fait de m'y intéresser ! C'est une pépite ultra originale, qui mêle poésie et anticipation à la perfection. J'ai d'ailleurs apprécié les nombreuses références et clins d'oeil à Peter Pan, vraiment bien exploités.
Il 'agit là d'un texte passionnant, touchant, qui sort des sentiers battus. On part d'un postulat de base un peu tiré par les cheveux, mais l'auteur réussit à le rendre crédible. Et si notre ombre était le siège de nos souvenirs ? De notre âme ? Elle pousse à fond l'imaginaire, la part de rêve, mais ne nous épargne pas pour autant la dureté de son monde : on oscille constamment entre situations angoissantes et onirisme.
J'ai aimé l'alternance des points de vue, et particulièrement les enregistrements audio de Max, qui perd ses souvenirs petit à petit, se raccrochant à son amour pour Ory. J'y ai versé quelques larmes.
Ce livre est une ode à l'amour qui les lie, jusqu'au dernier fil.
L'histoire est tellement hors du commun que je me suis interrogée jusqu'au dernier moment sur le dénouement imaginé par l'auteur et encore longtemps après... sur la nature des ombres disparues, de ce personnage enigmatique qui est Celui qui rassemble, sur le pourquoi de la catastrophe... mais ce n'est pas véritablment le sujet de ce livre.
Et la fin... Mon Dieu, cette fin ! Elle est à l'image de l'ensemble, à la fois glaçante et sublime. Elle m'a hantée longtemps après ma lecture, m'a suivie comme une ombre. J'aurais tant à en dire, mais je ne veux pas vous la gâcher.