Dans ce livre, Olivier Liron retrace l’itinéraire de sa mère Maria Nieves, de l’Espagne Franquiste à la France où elle arrive à l’âge de neuf ans. Après une enfance heureuse auprès de ses parents et d’une tante qu’elle adore, c’est le déchirement de l’exil et l’arrivée dans un pays dont elle ne connait pas la langue. La famille connait alors la pauvreté et les bidonvilles. La petite fille devra en plus subir les humiliations dans le cadre scolaire. Mais son caractère et son courage font qu’elle transformera ces difficultés en forces jusqu’à devenir elle-même enseignante.
Ce récit est un très bel hommage de l’auteur à sa mère en plus d’apporter un éclairage intéressant sur la France des années 1960 avec l’arrivée de populations immigrées. Le portrait que dresse Olivier Liron de sa mère, à travers une multitude de petits chapitres, est celui d’une petite fille forte qui deviendra une femme engagée, notamment pour l’écologie et pour l’instruction. Une femme qui lui a transmis son goût pour la lecture, son intérêt pour la nature, son ouverture d’esprit, sa curiosité, ses valeurs.
Olivier Liron revient aussi sur ce qu’il a lui-même subit à l’école de rejet et de violence. C’est extrêmement touchant de vérité comme l’est la partie où il raconte la dépression de Neige et son incompréhension d’enfant face à cette mère qui s’est éteinte.
C’est un récit très pudique même s’il regorge d’amour et d’émotion pour cette mère qui a su se faire un avenir mais aussi pour Carmen, la grand-mère d’Olivier Liron, qui apparaît ici et là en petite touches humoristiques ou tendres. Un "portrait romanesque” émouvant.