En s’attardant sur quelques personnages ordinaires, Andrée Chédid touche à l’universel et nous confronte, sans délectation morose mais avec intelligence, à l’absurdité de la guerre tout en abordant, avec une douceur, une sensibilité et une lucidité peu commune (actuellement), l’amour. Ces deux entités, diamétralement opposées, s’entrechoqueront tout au long de cette histoire émouvante et tragique. Celle-ci se déroule sur une journée, débutant à midi et s’achevant au couché du soleil. Usant donc d’un rythme lent et minutieux, Chédid instaure une narration non-linéaire – utilisant des flash-back – et peut donc développer le caractère de chacun de ses personnages pour les rendre plus intéressants et très attachants et susciter, par la suite, une grande émotion durant le dénouement tragique mais gorgé d’espoir. La violence y est représentée avec réalisme, en présence de ce corps mort et ensanglanté, transpercé d’une balle dans le dos. Le caractère de Steph, tuant Gorgio d’une balle croyant qu’il avait tué sa bien-aimée, est très froid. Il a été transformé, détruit par la guerre qui anéantit tout sentiments humains. L’espoir y est également représenté en la présence d’Anton et Anya, allégorie parfaite de l’amour résistant, bravant chaque obstacle que la vie impose, aussi durs soient-ils. Le Message est le résultat de multiples affrontements entre des idéologies : la guerre et l’amour, la violence et l’espoir … Le message que l’espoir peut toujours subsisté, même en temps de guerre. Vivre est gloire.
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