Pivot, ou les livres sur le petit écran
Pour moi qui n'ai jamais suivi aucune des émissions de Pivot, c'était l'occasion de découvrir l'histoire d'Apostrophes et de Bouillon de culture. On pourrait penser que Bernard Pivot profite des pages pour se justifier, s'encenser, mais pas du tout : il sait garder une bonne distance critique tout en exprimant ses convictions et Pierre Nora n'hésite pas à "chercher la petite bête".
Curieusement, j'ai découvert au fil de la lecture que beaucoup de livres peu connus lors du passage de leur auteur chez Pivot se retrouvent aujourd'hui dans la bibliothèque familiale. Les titres en sont devenus des classiques pour moi, à force de les relire pour choisir ma prochaine lecture et je remercie mes parents d'avoir regardé Antenne 2 et d'être accouru chez le libraire ensuite.
On découvre aussi certains aspects de la télévision publique, les moyens un peu artisanaux des débuts et une critique des évolutions de la programmation qui touche du doigt le devenir de la télévision d'aujourd'hui.
Pivot, auteur d'un seul roman, se laisse aller à écrire selon son envie, sans les codes journalistiques et avec sa propre sensibilité dès qu'il décrit son vécu (sa semaine de lecture, ses envies, ses regrets, son chat, ses déceptions, ses fiertés) sans pour autant nous secouer sa vie intime à la figure.
En bref, pour ceux qui ne connaissent pas les émissions de Bernard Pivot, ça donne envie de se plonger sur le site de l'INA et d'en visionner quelques unes !!