Le métro est un sport collectif par AL Soyez
Voilà un livre dont vous n'avez sûrement pas entendu parler. En tout cas je ne serais certainement pas tombée dessus sans l'aide de My Little Paris. Un petit livre de 176 pages constitué de courtes chroniques sur le métro parisien : ses bonheurs, ses malheurs, ses rencontres, ses non-rencontres...
Comme tout livre rassemblant des chroniques il est difficile de tout adorer. Je n'ai pas accroché avec toutes les histoires racontées par l'auteur mais la majeure partie m'ont énormément parlé vu que je fréquente quotidiennement les transports parisiens. Evidemment, je le recommande davantage à ceux qui connaissent un peu Paris (il y a beaucoup de lieux et d'habitudes évoqués).
Je vais m'arrêter là dans la parlote et vous mettre un extrait qui m'a bien plu en espérant que ça vous donnera envie de lire le reste.
La porte ouverte aux débats
En 2006, le Reader's Digest s'est aventuré dans un "Palmarès mondial de la courtoisie", comparant trente-six grandes villes du monde. Selon les trois critères testés (en résumé : tenir la porte à l'entrée d'un bâtiment ; dire merci à la dame ; ramasser les documents du monsieur), les New-Yorkais seraient les plus polis, devant les habitants de Zurich, Toronto et Berlin. Les Parisiens arrivent au dix-neuvième rang, tout juste devant les Montréalais.
Ceux qui sont déjà allés à Montréal ou New York pourront s'étonner de ce résultat. Ceux qui connaissent Paris trouveront que, finalement, dix-neuvième sur trente-six, c'est une bonne surprise.
Peut-être les Français sont-ils sauvés par leur galanterie ? Selon une autre étude, réalisée à Paris et à Nantes en 2002, 54% des individus observés tiennent la porte à la personne qui les suit à l'entrée d'un magasin : 61% pour les hommes, 49% pour les femmes.
Mais tenir la porte est-il vraiment signe de politesse ? Peut-être pas.
Sur Facebook, les groupes "Contre ceux qui tiennent la porte quand t'es à 50 mètres et t'obligent à accélérer" et "Je déteste les gens qui me tiennent la porte alors que je suis encore loin" comptent plus de membres que le courtois "Contre ceux qui ne disent pas merci quand on leur tient la porte". Le rageur "Contre les abrutis qui ne tiennent pas la porte", lui, ne compte que quatre inscrits.
Le jeune Arthur K., du lycée Lavoisier, a bien tenté une conciliation en ouvrant une page intitulée "La distance à partir de laquelle il serait impoli de ne pas tenir la porte". Il n'a malheureusement reçu aucune contribution.