Une nouvelle fantastique à l'humour glaçant
Le miroir de la marâtre dans Blanche Neige révélait la vérité. Vérité inacceptable qui plongeait la reine dans de abîmes de cruauté vis-à-vis de sa belle-fille. Mais ici le miroir ment et c'est la seule vérité acceptable pour la femme du narrateur qui, de laide devient belle le temps de l'illusion. Une éternelle illusion où le mari finira par sombrer lui-même en plongeant dans l'image trompeuse d'une très belle épouse, et en renonçant lui-même à sa propre image. Tchekov utilise les artifices du conte, et même du conte gothique, avec son château digne des romans noirs anglais, mais un conte sans princesse, ni sorcière. Le diable fait partie du décor mais comme une simple superstition. Dans ce monde clos, qui ressemble à un petit tableau des vanités, l'auteur met en scène le drame du couple qui ne peut vivre que dans une image déformée de ses protagonistes.
Créée
le 29 juil. 2020
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