Fabien Clavel nous plonge dès le premier chapitre dans un univers imaginaire largement emprunté à la fantasy, soutenu par les dessins des territoires imaginés par l’auteur : un monde plat au centre duquel se trouve la vaste étendue d’eau du Roncéan abritant le refuge de la déesse endormie, Llena. Une communauté de moines, les Dormants, lui voue un culte et assure sa protection. Une moniale va prendre le jeune Fidnuit sous son aile et l’aider à rejoindre Llena afin de sauver le monde de l’attaque des Cauchepères et des Cauchemères. Mais ces créatures obscures se nourrissant de nos peurs et de nos cauchemars ne sont rien à côté du puissant Fielenboiscrac. Sur sa route, Fidnuit rencontre Fadlune, une jeune fille dont les rêves prémonitoires seront d’un grand secours. Les destins des deux Emues sont désormais liés.
Le récit fantastique alternant les péripéties des deux héros est entrecoupé d’un récit réaliste, celui que Fabien Clavel fait de sa propre vie d’auteur et de père de famille. Il y décrit son angoisse de la page blanche alors que son éditeur attend de lui un nouveau roman et que sa femme n’a pas lu son dernier livre. Lorsque sa fille de quatre ans, Lena, lui demande de lui inventer une histoire pour s’endormir, le papa-auteur va rassembler tous les archétypes du roman Fantasy pour construire le monde de Llena. Il explique sans fard au lecteur quels ingrédients il utilise et à quelle référence il fait appel, sans toutefois dévoiler la suite de l’intrigue.
Mais vient l’heure où les deux récits se rencontrent. Profondément endormie depuis plusieurs années, la déesse Llena se réveille pour faire face à son pire ennemi. Au même instant, la petite Léna Clavel sombre dans un sommeil que les médecins ne comprennent pas… Fabien est seul face à ses personnages et maître du dénouement de l’histoire.
Je reste emballée par le concept du double récit superposant les mondes réels et imaginaires. Je trouve géniale la partie dans laquelle Clavel parle de son quotidien d’auteur, de père et de mari. Le ton est léger, l’écriture fluide avec des références bien senties et beaucoup d’autodérision. Ces chapitres ont été pour moi de vraies respirations contrastant avec le récit fantastique dont l’écriture chargée (trop de mots inventés sans explication laissant le lecteur sans image mentale), le style pauvre et la grammaire fade ne m’ont pas permis de rentrer l’intrigue ni de m’attacher aux personnages.
Pour moi, l’auteur s’est un peu perdu dans le concept, au détriment de la qualité littéraire de la partie fantasy. Du coup, je suis déçue d’être déçue… l’idée était tellement bien !
dès 11 ans
Lissy