« Le monde est injuste, et alors? » j’aime ce genre de titre, un peu dans la provocation, qui laisse à penser qu’on ne va pas s’attarder sur de fausses bonnes idées et ne gratter que la surface d’un problème.
Au fil des pages, Tania Gombert retrace sa vie en ayant pour fil conducteur celui d’une question qu’elle pose en introduction de l’ouvrage :
« […] qu’est-ce qui fait qu’une chose a plus de valeur qu’une autre ? Son coût ? Sa rareté ? Sa multiplicité ?
Pourquoi ça fait « mieux » de dire qu’on écoute de la musique classique plutôt que du zouk ? Pourquoi dire qu’on vit à Paris, c’est mieux que dire qu’on vit à Auvers-le-Hamon ? Pourquoi une petite fille déguisée en Spiderman, ça amuse, alors qu’un petit garçon déguisé en Fée Clochette, ça cloche ? Pourquoi la danse classique est-elle plus respectée que la samba, qui a aussi ses difficultés techniques ? Pourquoi le mot « entrepreneur » est-il davantage pris au sérieux que « entrepreneuse » ? Pourquoi ne dit-on pas « homme de ménage » ? Pourquoi, dans l’imaginaire collectif, un chirurgien est forcément un homme, et une secrétaire, forcément une femme ? Pourquoi toutes ces échelles de valeur ? D’où viennent-elles ? Comment en est-on arrivés à appliquer des hiérarchies de valeur aux individus ? Qui en a décidé ainsi ? Au fond, des interrogations sur les inégalités de notre société, j’en ai plein… Pas vous ? Et si nous tentions ensemble d’apporter une vision différente à ces questions ? »
Le ton est donné ! Au travers des différentes expériences qu’elle a rencontrées avec l’un et l’autre de ces maux, l’autrice partage ses aventures, ses combats, des idéologies qui lui sont propres ou qui, bien au contraire, se reflètent être celles d’une partie grandissante de la population (comme avec la question du féminisme).
C’est un livre assez condensé dans lequel on ressent tout le dynamisme et l’énergie de Tania Gombert, notamment au travers d’un aspect « coaching et motivation » mis en place par l’autrice pour interagir directement avec le lectorat concerné par l’un ou l’autre de ces sujets.
Sur ce point, il est d’ailleurs appréciable de constater que même si l’on n’est pas directement concerné par l’un des sujets (le sexisme, le racisme, l’homophobie, ou autre…) les propos de Tania Gombert servent tout de même une universalité qui permet à chacun de se questionner et questionner notre société sur ces différents points.
En conclusion
Il faut le reconnaître, c’est pas le genre de livre vers lequel je me serai spontanément dirigé dans la librairie. J’ai néanmoins apprécié cette lecture et de découvrir ce que l’autrice avait à nous dire dans ce petit traité « Le monde est injuste, et alors ? »
Bien au contraire de cette question, le but n’est pas de chercher à s’accommoder de la situation mais plutôt à s’interroger sur ce qui est vécu par une très grosse partie de la population, et par dérivé de s’interroger nous-mêmes sur ce que nous pouvons faire sur ces sujets.
Ce fut une belle découverte, enrichissante personnellement, et qui mérite que l’on s’y intéresse ! Je vous recommande donc de parcourir cet ouvrage 🙂