Le Monde inverti par Queenie
On peut parler d'écriture blanche - qui quelque part souligne le fond du livre, puisqu'il s'agit d'un questionnement sur la perception. L'objectivité face à la subjectivité.
Moi, cette écriture blanche... j'ai vraiment du mal. Surtout lorsque les personnages principaux sont censés être confrontés à des choses qui les bouleversent, qui secouent leurs croyances.
Du coup, tout semble plat et avalé sans consistance.
Mais l'histoire avance, et se lit facilement. Des moments vraiment bien écrits aussi, où on voit les paysages, on ressent les métamorphoses. C'est très cinématographique.
Et il faut reconnaître que la façon qu'à Priest de distiller ses informations renforce l'envie du lecteur d'avancer pour soulever le voile mystérieux qui s'étale en couche et sous-couche autour de cette Cité appelée Terre.
Du coup, on est un peu happés. Du moins quand on commence à lire.
Spoiler (un peu) :
J'ai bien aimé les différentes pistes que donne Priest pour expliquer le pourquoi du comment : l'espèce de conditionnement mental qui joue sur la perception, l'existence d'un point énergétique mouvant qui altère réellement les perceptions.
Seulement... il ne va pas très loin.
Priest bâcle sa fin en quelques pages d'un discours explicatif.
Quelle déception.
Du coup, ça gâche tout les petits plus du livre.
Je retiendrais certainement plus une atmosphère et beaucoup de frustrations de ce livre qu'une réflexion développée et questionnante et qu'un périple palpitant.