La promesse solenelle d'une matinée d'hiver.
Quelle merveille !
L'histoire de ces deux petites filles qui se trouvent, se découvrent. Attirées l'une par l'autre sans savoir pourquoi ni comment. Dans un paysage glacial où tout est gelé, où le froid est omniprésent, l'obscurité pleine de peurs et de solitudes silencieuses, les gens y sont bons, simples et effacés.
Difficile de mettre des mots sur la puissance de ce livre.
Vesaas touche juste dans les sentiments forts qui peuvent surgir entre deux personnes, un lien indéfectible, puissant, et tragique.
Des sentiments forts, mais sur lesquels l'auteur ne met pas plein de mots et de développements, ils les nomment, leur donnent leur force et les laissent jouer sur la corde sensible du lecteur.
Bien sûr, cette brièveté donne un aspect irréel à cette relation naissante et aussitôt malmenée, mais le symbolique auquel elle sert et dans lequel elle puise également permet de rester complètement scotché sur cette histoire, sans prêter garde à la vraisemblance.
Et dans cette invraisemblance, Vesaas touche à une justesse dans l'âme humaine. Dépendre de quelqu'un, trouver un lien, se détacher des autres, du monde, avoir cette solitude qui creuse et ce trop plein de sentiments.
A côté de ça, Vesaas met en avant le paysage, cette nature magnifique et dangereuse. Ce monde silencieux, de froid, d'obscurité et d'éclats de lumière. Le Palais des glaces est, évidemment, le point central, puissamment réel et symbolique. Dans sa beauté, son inaccessibilité, ses mystères, sa formation et sa disparition.
Une fin parfaite !
Tragique, mais pas que. Une sensibilité, un renouveau. Quelque chose qui touche à la destinée des êtres, proches de la nature, parfois en fusion avec elle, avec ses cycles.
Ce livre parle aux sentiments profonds qui font qu'on est toujours seul au monde tout en ayant toujours quelqu'un à qui se raccrocher. Une promesse.