Un bon fond, mais une bien mauvaise forme.
Ce livre est incroyable, dans le premier sens du terme, c'est à dire qu'on n'y croie pas une seule seconde. C'est dommage parce que le thème principal est interessant, sur les différents courants écolos et sur leurs limites, leurs extremes, leurs contradictions, etc.
Mais l'histoire est sans aucun interet, absolument pas crédible, et les personnages sont d'une fadeur assez prononcée. On sent que l'auteur est interessé par le thème sous-jacent, et qu'il veut nous le faire découvrir d'une manière didactique, donc qu'il a besoin d'une histoire pour nous amener voir les différentes personnes qui vont nous expliquer l'histoire des courants écolos. Et pour raconter cette histoire, il a besoin de personnages, alors il en invente. Mais c'est tout ce qu'ils sont, des éléments nécessaires à l'histoire, mais sans aucune ame et sans aucune vie.
Ceux-ci sont parfois décrits comme ayant des caractères forts, qui pourraient les décrire, mais au fil de l'aventure ils changent du tout au tout, si bien qu'on n'a aucun point de repère pour savoir comment tel personnage va réagir dans telle situation. Parfois il n'a peur de rien et fait preuve d'une énorme lucidité, parfois il est tétanisé et laisse l'histoire s'écouler autour de lui comme un spectacteur. Il en ressort qu'on finit par voir venir à trois kilomètres ce qu'il va se passer, non pas parce que c'est cohérent avec un personnage, mais parce que l'on devine où l'auteur veut nous emmener.
J'ai arreté de compter le nombre de fois où les héros pensent "oh, je peux me permettre de prendre ce risque, il ne peut rien m'arriver" et où, oh surprise, il leur arrive exactement ce qu'ils pensaient éviter. Ca permet de relancer artificellement l'histoire, mais ça arrive un peu trop souvent pour mon gout. Surtout à la fin où notre grand méchant qu'on suit depuis le début se fait avoir à cause d'une réflexion de ce genre "oh tiens, et si j'allais sur les lieux du crime, je risque rien dis-donc !". Raté, et fin du roman.
Entre le héros qui joue de la trompette pour se donner un genre, l'heroïne qui se la joue super-woman tout le long et qui finit par être complétement paumée après un accident de voiture, Juliette la neuneu qui devient limite un mastermind de la psychologie inversée à la fin et la bande d'agent-secrets tout droit tirés d'une série américaine avec chacun sa spécialité, il nous reste le perso d'Archie, petite boule de nerf excitée qu'on ne parvient pas à prendre au sérieux dans son role de chef.
Au final, je me suis forcé à le lire jusqu'au bout parce que même si la forme est vraiment à coté de la plaque, le fond pose des questions interessantes et dont les réponses ne sont pas si évidentes que ça. Un livre qui reste donc interessant à lire si le thème vous interesse, mais attendez-vous à pousser de gros soupirs de lassitude régulièrement.