Un excellent polar à l'humour bien aiguisé, Le plus jeune fils de Dieu se composent en deux parties qui s'entremêlent au fil des pages.
La première est une excellente parodie de la Bible où le protagoniste principal, Poe, fait la rencontre de Dieu Junior, un drôle d'énergumène qui prétend être le frère cadet de Jésus et qui veut le détrôner de sa croix et lui piquer sa célébrité. Le problème: il pue des pieds, n'a pas les mêmes pouvoirs que son frangin et plein d'autres problèmes aussi cocasses les uns que les autres.
Poe va alors écrire son Evangile de Bière-Fiction, œuvre qui va relater les exploits de Dieu Junior où ses disciples ont tous, ou presque, les mêmes prénoms que les potos de son frangin et où on retrouvera même Madeleine.
La deuxième est la partie polar de l'œuvre, où Poe est cette fois-ci obligé de devoir enquêter pour blanchir le nom de son ancien ami Dieu Junior accusé à tort de meurtres particulièrement sanglants.
Carlos Salem se moque de tout, de la religion, de la télévision, de la société consumériste et on rigole de bon cœur avec lui. Les personnages sont superbement bien écrit, le texte est mordant d'ironie et d'humour, les dialogues sont bien pensés et pourtant de tout ça se dégage une poésie assez déroutante mais toujours très jolie.
Je suis passé pas loin de lui mettre neuf, voire dix étoiles, mais la fin m'a légèrement déçue.
Je m'étais tellement attaché au personnage de Dieu Junior que je trouve presque le fait qu'il soit coupable comme une trop grosse facilité de la part de l'auteur. J'aurais vraiment préféré qu'on garde une image, même si pas très reluisante, mais toujours innocente.
Petite déception aussi avec la relation entre Dieu Junior et Madeleine. Il n'y avait pas vraiment besoin de salir une si jolie relation, d'autant que sa nature était plutôt rare.
Sans ça tout est parfait, c'est LE polar de l'année.