Sélectionné par la librairie dijonnaise La Fleur qui pousse à l'intérieur pour son premier prix de la Fleur, Le Plus Vieux Chant du monde de David Agrech est, pour moi, un livre qui déboule de nulle part ; en effet, si l’auteur m’était jusqu’alors complètement inconnu, je n’avais pas plus entendu parler de la maison qui édite ce dernier, les éditions dó. Notez que je n’utilise pas le verbe « débouler » par hasard pour introduire ce roman, tant je suis ressorti de ma lecture complètement échevelé. Et pour la malheureuse victime d’alopécie que je suis, ce n’est quand même pas rien !
Car avec ce Plus Vieux Chant du monde, David Agrech, auteur jusqu’alors complètement inconnu pour moi, donc, mais pourtant diablement talentueux, offre aux lecteurs un récit à la confluence du roman et du recueil de nouvelles, habile mélange des genres où le professeur documentaliste – son passe-temps lorsqu’il n’écrit pas – enchâsse les histoires avec maestria. Tout transpire la virtuosité dans ce bouquin. Les personnages, le décor (qui de mieux qu’un barman pour recueillir des anecdotes truculentes ?) les histoires indépendantes, la manière dont elles s’insèrent dans le récit principal jusqu’à faire corps avec ce dernier, le style, tout à la fois fluide et tempétueux. Bref, tout est absolument remarquable.
Dommage cependant que l’une de ces histoires contées sur le zinc se trouve être un brin moins emballante que les autres car, de ce fait, Le Plus Vieux Chant du monde rate de peu le 10/10. En tout cas, j’espère que David Agrech n’attendra pas 14 ans pour sortir son troisième roman – si quelqu’un peut lui faire passer le message.