Attention, c'est un livre difficile. Pour ne pas dire : très difficile. Le lire jusqu'au bout est vraiment une question de volonté. Perso, je l'ai lu SANS sauter une ligne. Je le souligne parce que je doute qu'il y ait en France beaucoup de lecteurs qui puissent, dans le secret d'eux-mêmes, en dire autant. J'avais repéré que le ou les correcteurs du livre (avant sa toute première impression) avaient laissé passer une incroyable coquille (j'ai oublié laquelle, mais de type anglicisme) qui prouvait clairement qu'ils n'avaient pas lu le passage, en tout cas avec un minimum d'attention... si bien que lors de la réimpression en "Livre de poche", la coquille était encore là.
Cela dit, le roman (dans la double filiation, me semble-t-il, de L'Étranger de Camus et du Nouveau roman) n'est pas sans vertus, certaines de ses pages sont même très belles à lire, mais bon sang, quelle prise de tête ! C'est, rappelons-le, le premier livre de Le Clézio. Il l'a écrit à 21-22 ans (chapeau!... en même temps, est-ce qu'on a grand chose à dire à cet âge, quand on n'est pas Rimbaud ?) et l'a vu publié à 23 avec le succès que l'on sait, mais encore une fois, je doute que beaucoup de ses lecteurs l'aient lu en totalité.
Oui, lire ce livre est une entreprise exigeante, un combat (on y frise le jet d'éponge à chaque page), pour ne pas dire une punition.
Est-ce que ça muscle le cerveau ? En tout cas, ça muscle la volonté.
À vous de voir s'il est opportun de vous lancer dans cette aventure.
À ceux qui n'ont encore rien lu de Le Clézio, je recommande plutôt de démarrer par L'Africain (qui parle de son père), c'est beaucoup plus facile et agréable à lire. Vous pourrez ensuite décider de revenir au Procès-verbal .